Répression : “Prisoners Defenders” dénonce à l’ONU la torture de centaines de prisonniers politiques à Cuba
Prisoners Defenders dénonce à l’ONU la torture de centaines de prisonniers politiques à Cuba
Le rapport contient « suffisamment de statistiques et de détails pour donner un aperçu du traitement des prisonniers politiques à Cuba », indique l’organisation.
Prisoners Defenders (PD) a présenté mardi au Comité des Nations unies contre la torture un rapport intitulé « Torture, peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants infligés aux prisonniers politiques à Cuba ». Il s’agit d’une enquête quantitative et qualitative portant sur un échantillon d’une centaine de cas et sur leurs familles à la suite de la répression des manifestations antigouvernementales en juillet de l’année dernière (11J).
Cuba-Russie-Ukraine. « Sans condamner les actions militaires de la Russie, Cuba s’éloigne encore davantage du soutien à Moscou »
Ambassade de Russie à La Havane.
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Lorsque Vladimir Poutine a annoncé le début de l’invasion de l’Ukraine, le président de la Chambre basse russe, Viatcheslav Volodine, n’était pas à Moscou, mais à La Havane. Bien que Volodin soit arrivé à Cuba deux jours plus tôt pour une visite officielle, il est presque certain que le gouvernement cubain n’a appris l’invasion de l’Ukraine que lorsque Poutine l’a annoncé urbi et orbi. Selon Fidel Castro lui-même, pendant la crise des missiles – octobre 1962 – l’armée soviétique a sévèrement restreint les informations. Viatcheslav Volodin n’avait pas besoin d’informer le gouvernement cubain de l’invasion russe en Ukraine. La simple présence du président de la Chambre basse russe a suffi pour que le ministère cubain des Affaires étrangères publie une déclaration alignée sur Moscou, deux jours avant l’invasion de l’Ukraine.
Amnesty International demande l’autorisation de se rendre dans le pays pour suivre les procès des manifestant·e·s du 11 juillet

Au cours des derniers mois, des Cubain·e·s de tous âges et de tous horizons ont été inculpés, traduits en justice ou condamnés pour avoir participé à des manifestations d’ampleur nationale en juillet dernier, dans le cadre de procédures largement iniques et opaques qui se sont pour la plupart tenues à huis clos, a déclaré Amnesty International le 24 mars 2022, alors qu’elle demande aux autorités de lui permettre, ainsi qu’à d’autres observateurs des droits humains, de se rendre dans le pays afin de suivre les procès en cours.
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Manifeste contre le silence, pour la justice
Plus de mille personnes ont été arrêtées dans tout le pays lors des manifestations importantes qu’a connues Cuba les 11 et 12 juillet dernier. Plus de cinq cents d’entre elles sont passées devant les tribunaux et ont été condamnées à de très lourdes peines d’emprisonnement. Force est de constater que cela n’a guère ému ce qu’on appelle la communauté internationale, qui continue curieusement à établir une incompréhensible hiérarchie des horreurs répressives de par le monde, d’une part, et à accorder d’invraisemblables circonstances atténuantes à la dictature castriste, d’autre part.
L’effroyable répression à laquelle vient de se livrer le régime communiste de l’île a fait réagir nombre d’universitaires et artistes cubains, qui ont rendu public un manifeste publié, avec un texte d’introduction, par le site « El Toque ».
La dette de Cuba envers la Russie que nous ne connaissions pas
On pensait que Cuba n’avait plus de dette économique avec la Russie depuis 2014. Nous savons maintenant que ce n’est pas le cas.
On pensait que Cuba n’avait pas de dette envers la Russie depuis que Vladimir Poutine, en 2014, a annulé la dette de 30 milliards de dollars de l’ère soviétique. Or, il s’avère que depuis La Havane a accumulé une dette de 2,3 milliards, soit 10 % de la dette précédente, qu’elle ne peut manifestement pas rembourser.
Cuba déclare que la Russie « a le droit de se défendre »
Cuba a appelé mercredi les États-Unis et l’OTAN à répondre aux « demandes fondées de garanties de sécurité » de son allié russe dans la crise ukrainienne, estimant que la Russie « a le droit de se défendre ».
Lors d’une visite officielle à La Havane du président de la Douma, Viatcheslav Volodine, Cuba a offert mercredi dernier son soutien à la Russie, affirmant que Moscou a « le droit de se défendre » et que l’OTAN devrait tenir compte de sa demande de « garanties de sécurité » dans le conflit avec l’Ukraine a déclaré Esteban Lazo, président de l’Assemblée nationale cubaine.
Lors d’une réunion au parlement cubain, Lazo et Volodin ont encore renforcé leurs relations en exprimant leur soutien mutuel face aux sanctions américaines, Moscou étant puni pour ses actions contre l’Ukraine. Le député cubain a condamné l’ingérence des États-Unis dans les affaires intérieures de la Russie, et a considéré « l’expansion de l’OTAN, qui est une menace pour la Fédération de Russie et le monde », selon le tweet de la Douma.
Qu’est ce que je fais ici ?
Cela faisait presque une heure que j’étais sous ce pont avec l’envie de rentrer chez moi le plus vite possible. Ce jour-là je m’étais « levé du pied gauche », autrement dit, c’était un jour de malchance. Je n’avais trouvé aucune solution à ce que je m’étais proposé de faire et l’idée de ne pas avoir même un grain de riz quand j’arriverai me plombait le moral ; heureusement il me restait quelques spaghettis au fromage pour patienter jusqu’au lendemain.
Pour couronner le tout je venais de découvrir que l’avant de la semelle de ma chaussure droite s’était décollée.
Soudain une voiture moderne, avec une plaque de tourisme, s’arrêta en face de moi. À bord, deux personnes presque semblables, le chauffeur et son passager ; aucun ne portait de masque. Ils me hélèrent par mon nom et mes deux prénoms et la surprise fut telle que, curieux, je n’eus d’autre alternative que le plaisir de monter à bord, fort curieux.
L’apartheid des magasins en dollars
Mon téléphone portable sonne et quand je décroche j’entends la voix de ma petite fille qui me demande « Papa, qu’est-ce que les Rois mages m’ont apporté ?
Je ne sais pas quoi lui dire et je lui réponds, en plaisantant, que ces rois mages sont des astrologues du Moyen-Orient et que leur étoile ne les a conduits qu’à Bethléem, qu’ils ne traverseraient pas les continents et un océan pour lui apporter de cadeaux.
Mais elle rit et insiste « ils ont bien dû m’apporter quelque chose ». En réalité ce qu’elle veut ce sont des friandises, des jus, des choses à grignoter.
Monter la garde pour quoi faire ?
Comme beaucoup le savent déjà, le 11 juillet 2021 des milliers de Cubains dans nombre de villes et de villages du pays sont descendus dans la rue pour manifester et exiger des changements politiques sur l’île confrontée à la pire crise sanitaire de l’histoire, à de fréquentes coupures de courant et à une extrême pénurie de produits de base.
Depuis ce jour-là, l’augmentation de la répression ne s’est pas fait attendre. Cette nuit-là s’est déjà soldée par un mort, des dizaines de blessés et des centaines d’arrestations, parmi lesquelles celles de nombreux jeunes qui encourent des condamnations allant jusqu’à 20 ans de détention. Pour le seul fait, s’agissant de la plupart d’entre eux, d’avoir manifesté pacifiquement ou d’avoir filmé avec leur téléphone mobile certains incidents des manifestations.
« T’es au courant, camarade ? A propos du soutien de la gauche au gouvernement cubain, sans tenir compte des expériences des Cubains noirs »
Juan Fernando a 31 ans, il est cubain, noir et docker au port de La Havane, dans cet ordre, comme il le souligne. Le matin du 11 juillet, Juan a reçu par WhatsApp et Facebook des vidéos montrant une sorte de révolte à San Antonio de los Baños, une ville située au sud-est de La Havane, dans la province occidentale d’Artemisa.
Juan a rapidement négligé les vidéos et n’a pas fait grand cas de l’affaire. Après tout, au cours des derniers mois, Cuba a connu des manifestations sans précédent de dissidence publique de masse. Le mouvement de San Isidro, le #27N et les manifestations individuelles de frustration à l’égard du système dans toute l’île ont remis en question le message officiel de consensus social et de soutien au Parti. Comme le dit Juan, «rien ne change jamais, alors pourquoi trop y penser?». Mais Juan avait tort. Rien de tel n’est jamais arrivé dans le Cuba révolutionnaire.
La protestation à San Antonio de los Baños s’est rapidement répandue dans tout le pays. Palma Soriano, Camaguey, Holguin, Matanzas, La Havane et des dizaines d’autres villes ont connu des manifestations de masse ce jour-là. Les Cubains étaient furieux des coupures de courant omniprésentes, des pénuries de médicaments, de nourriture et de tout ce que l’on peut imaginer, et frustrés par la réponse du gouvernement à la pandémie de Covid-19. Ils sont donc descendus dans la rue pour exiger ce qui leur a été refusé.