La CIA est responsable de la mort de Che Guevara
La mort du Che Guevara serait un complot fomenté par la CIA, dont les Etats-Unis se seraient dédouanés en la remettant sur le dos des forces armées boliviennes. C’est la position défendue dans le livre Who Killed Che? How the CIA Got Away with Murder (Qui a tué le Che ? Comment la CIA s’acquitte du meurtre) publié ce mois d’octobre, qui marque le 44e anniversaire de la mort du Che Guevara le 9 octobre 1967. Un article de Guernica relate cette thèse défendue par Michael Ratner, président du Center for Constitutional Rights à New York et Michael Steven Smith, avocat à New York et membre du même centre.
Un Memorandum selon eux mensonger signé de la Maison Blanche – par Walt Whitman Rostow, le conseiller pour l’Amérique latine du président américain Lyndon Johnson – viserait à dédouaner les Etats-Unis de leur rôle dans la mort du Che, en désignant les forces armées boliviennes comme responsables:
« La CIA nous a communiqué les dernières informations selon lesquelles Guevara est toujours vivant. Après un rapide interrogatoire pour vérifier son identité, le Général Ovando – chef des forces armées boliviennes – a ordonné qu’il soit fusillé. Je trouve cela stupide, mais c’est en même temps compréhensible, si l’on se positionne du point de vue des Boliviens […] »
Selon l’article, même si c’était effectivement le général bolivien Ovando qui avait commandité le meurtre, il ne l’aurait jamais fait sans l’accord et les instructions des Etats-Unis. Ce sont en effet ces derniers qui ont payé quasiment la totalité de l’opération militaire pour traquer les guérilleros du Che. Ce sont aussi les militaires américains avec les membres de la CIA qui ont entraîné, accompagné et dirigé les « hunter-killers » – dont le rôle était précisément de liquider les guérilleros. L’article relève une autre contradiction : lorsque Rodriguez émet la volonté de garder le Che vivant, et juge stupide sa soi-disant mise à mort par l’armée bolivienne, il se dessert lui-même, selon l’article puisqu’il liste au contraire les raisons qui portent les Etats-Unis à vouloir la mort du Che.
Des documents comportant des informations contradictoires, provenant du National City Council et de la CIA, montrent bien, selon l’article, que cette dernière n’a pas toujours communiqué toutes ses informations au National City Council.
Elle s’était en fait engagée dans des actions illégales sans en informer le National City Council, depuis 1948, afin que le président puisse nier une quelconque responsabilité dans la mort du Che de façon crédible, selon l’article.
Les raisons pour lesquelles les Etats-Unis se sont dédouanés de cette exécution sont claires selon l’article. Tout d’abord, l’exécution d’un combattant capturé quel qu’il soit est un crime d’Etat s’il n’a pas été jugé au préalable et, ensuite, une telle responsabilité aurait rendu difficiles les relations des Etats-Unis avec l’Amérique latine.
Cette nouvelle thèse contredit donc celle jusqu’à présent acceptée – quoique polémique –, selon laquelle, le Che aurait été capturé et tué sommairement par l’armée bolivienne, entraînée et guidée par la CIA.
La mort du Che a toujours été sujet à controverse dans le monde entier, comme on voit sur le site de la George Washington University qui a publié pour les 30 ans de l’anniversaire de la mort du Che des documents déclassifiés en provenance de la CIA, du département d’Etat américain et du Pentagone.