Félicitations, papa colonel !
Si votre père est colonel dans les Forces armées révolutionnaires (FAR) de Cuba, Il est certain qu’il a passé une délicieuse Fête des pères. Je dis cela parce que le mari d’une voisine, qui se trouve être un haut-gradé, a reçu à l’époque où est célébrée cette fête un certain nombre de privilèges habituels que l’on donne aux élites militaires dans notre île.
Le FAR a offert à M. l’officier une caisse de bière totalement gratuite (vendue à environ 576 pesos), on lui a vendu à seulement 50 pesos une bouteille d’un rhum exquis Havana Club vieux (selon le millésime, cela coûte entre 120 et 240 pesos), plus une réservation au restaurant Los Doce Apóstoles, situé dans le centre touristique la Cabaña.
En réalité, je ne suis pas sûr que le dîner au Doce Apóstoles était offert par l’armée pour la Fête des pères, parce que le colonel et sa famille se rendent assez régulièrement à ce restaurant coûteux, où ils consomment à des prix subventionnés.
En bref, toutes les conditions sont réunies pour récompenser les vies de sacrifice de ces pauvres militaires.
Bien sûr, ces informations s’ajoutent à une longue liste de privilèges. Par exemple :
- Chaque année, on lui offre des voyages d’une durée 15 jours à la très coûteuse station balnéaire de Varadero.
- Quand il a des problèmes de santé, on l’envoie se reposer dans un luxueux hôtel dans les paradisiaques montagnes de Topes de Collantes, dans le centre de l’île.
- En règle générale, il reçoit chaque mois de la nourriture où se détachent un carton d’oeufs, de poulet, et tous les deux mois un gallon d’huile de cuisson.
- Deux fois par mois, il a la possibilité d’aller dîner à la Maison centrale des FAR, réservée uniquement aux officiers.
- Chaque année, on lui offre des équipements électroménagers ou des meubles pour la maison, à des prix subventionnés jusqu’à l’obscénité.
- De manière régulière on lui vend des parfums “de marque”, de coûteuses mallettes, des sacs à dos des couvertures, etc… toujours à des prix symboliques.
Mon voisin colonel vit dans une maison que lui a donné le FAR, elle est entièrement meublée. Toutefois, dans le cas où sa famille grandisse trop vite, il a le droit de l’échanger contre une plus grande, et ce malgré les millions de Cubains qui ont besoin de logement.
Ces jours-ci, le colonel a été un peu en difficulté. Lors de la dernière remise à son travail d’appareils électro-domestiques, il n’a pas demandé un autre téléviseur pour sa maison, car il attend l’arrivée annoncée à Cuba des téléviseurs modernes à écran plat (LCD).
J’espère qu’on ne tardera pas à trouver la solution à ce grave problème. N’oublions pas qu’un officier affligé peut mettre en péril la sécurité nationale.
Isbel Díaz Torres
Observatoire critique de La Havane
http://observatoriocriticodesdecuba.wordpress.com/2013/07/09/felicidades-papa-coronel/#more-5311