Cuba et la victoire électorale de Chávez au Vénézuela
Le message cubain de félicitations pour Chávez a été écrit personnellement par le président Raúl Castro : “ta victoire décisive assure la continuité de la lutte pour une véritable intégration de notre Amérique, je réitère notre solidarité et notre soutien indéfectible”.
La victoire de Hugo Chávez aux élections vénézueliennes assure aux Cubains, durant six années supplémentaires, un approvisionnement stable de pétrole en échange du travail d’une douzaine de milliers de coopérants cubains dans les secteurs de la santé et de l’éducation.
Cela signifie que dans les prochaines années les Cubains vivront sans coupures d’électricité. Les habitants de l’île se souviennent encore des années 90 durant lesquelles les coupures duraient jusqu’à 8 heures par jour.
Cuba n’a aucune ressource pétrolière, l’île nécessite 100 000 barils par jour qui arrivent du Vénézuela, ce qui équivaut à un montant de devises que Cuba ne pourrait pas payer sans le travail de ses coopérants. Ces mêmes coopérants qui respirent au Vénézuela à l’idée de pouvoir continuer à recevoir leurs salaires en devises, ce qui leur permet d’importer dans l’île des appareils électrodomestiques qu’ils n’auraient jamais pu acheter avec des salaires normaux.
Au début des années 90, le manque d’électricité impliquait le fait de ne pas avoir d’air conditionné, ni même pour se rafraîchir durant les chaudes nuits tropicales. Les gens dormaient sur les terrasses et les mères passaient leur temps à rafraîchir leurs jeunes enfants et à éloigner les moustiques avec des éventails.
Il n’était pas possible non plus de jouir d’une douche parce que dans la majorité maisons et des édifices l’eau était pompée vers des réservoirs ayant un moteur électrique. L’eau que l’on gardait pour être bu était chaude et dans les réfrigérateurs la nourriture pourrissait par manque de froid.
Aujourd’hui, la situation serait pire parce que dans ces années-là on utilisait des cuisinières au gaz, au kérosène et au bois, alors qu’aujourd’hui avec la “révolution énergétique” une grande partie des appareils ne fonctionne plus qu’à l’électricité.
Cuba tente de diversifier ses relations internationales, mais aucun pays peut remplacer Caracas. Dans la vente de service, tandis que le Vénézuela absorbent 40 000 coopérants cubains, dans toute l’Afrique ils n’en travaillent que 5 000.
Mais le Vénézuela de Chávez n’intéresse pas seulement Cuba sur le terrain économique. Le gouvernement cubain fait aussi un pari au plan politique et régional avec des projets d’intégration latino-américaine qui incluent La Havane et excluent son principal ennemi, les États-Unis.
Les politiques pétrolières de soutien de Caracas vers le continent ont permis de créer l’ALBA (1), une communauté d’États de gauche où Cuba où se meut comme un poisson dans l’eau et pousse à la roue pour créer des formations plus larges et variées comme l’UNASUR (2) et le CELAC (3).
En fait, les relations bilatérales donnent à La Havane une plus grande présence sur le continent grâce à des programmes de santé comme l’Opération Miracle et d’éducation comme l’alphabétisation avec la méthode “Oui je peux”, financé par le Vénézuela et exécuté par des coopérants cubains.
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1. L’Alliance bolivarienne pour les peuples de notre Amérique – Traité de commerce des Peuples (ALBA – TCP) (« Alianza Bolivariana para los Pueblos de Nuestra América – Tratado de Comercio de los Pueblos » en espagnol) est une organisation politique, sociale et économique pour promouvoir la coopération dans ces domaines entre les pays socialistes de l’Amérique latine et des Caraïbes.
2. L’Union des nations sud-américaines, anciennement connu sous le nom de Communauté sud-américaine des Nations, est une organisation intergouvernementale intégrant deux unions douanières présentes dans la région : le Marché commun du Sud (Mercosur) et la Communauté andine (CAN), dans le cadre d’une intégration continue de l’Amérique du Sud. L’UNASUR s’inspire de l’Union européenne.
3. La Communauté d’États latino-américains et caraïbes est le nom d’un nouveau bloc regional regroupant les États d’Amérique latine et de la communauté caribéenne (Caricom) créé le 23 février 2010 lors du sommet du Groupe de Rio à Cancún, Mexique. Il regroupe les pays de l’hémisphère occidental, à l’exception du Canada et des États-Unis.
