Le collectif SPD défend un projet cubain pour le socialisme et la démocratie face à un capitaliste renommé
Les militants du collectif non-gouvernemental Socialisme participatif et démocratique, ont pris part le vendredi 30 mars à une conférence du chef d’entreprise et du politicien cubano-étasunien Carlos Saladrigas, où ils ont défendu la faisabilité d’un futur non-capitaliste pour l’île de Cuba.
Lors de l’évènement tenu à La Havane au Centre culturel Père Félix Varela, sous les auspices de l’Archidiocèse catholique et romain, Saladrigas – en visite dans le cadre de la visite du pape – a évoqué une vision de prospérité pour la population cubaine “dans les 5 ans” sous un système d’économie de marché et d’investissement privé avec une forte présence de la diaspora cubaine.
Au cours de la discussion, le cubano-étasunien a été poliment interrogé par des activistes du collectif SPD Pedro Campos Santos (essayiste et ancien diplomate), Félix Guerra (écrivain et écologiste) et Félix Sautie (journaliste, professeur et intellectuel catholique), qui soulignèrent leur soutien à l’ouverture de nouveaux espaces de coexistence démocratique et de réconciliation et de détente entre les Cubains de l’île et la diaspora, mais ils mirent en doute la capacité d’un système capitaliste à créer la liberté et l’égalité pour les citoyens.
“Seriez-vous prêt à participer avec vos investissements à une entreprise coopérative à Cuba, en renonçant à une part de gains annuelle de 25% par an en faveur d’une part de 5% ?” – demanda Carlos Campos, l’animateur du SPD à Carlos Saladrigas, qui signala également que le travail salarié est une variante de l’esclavage.
L’employeur, quant à lui, nia que ses travailleurs soient “esclaves” du fait qu’il les paye avec “un salaire équitable”. Cependant – tout en déclarant “chrétien” – il ne répondit pas à la question de Campos sur la participation possible d’investisseurs de la diaspora dans une Cuba future basée sur le travail coopératif.
Les activistes imitant du SPD soulignèrent que c’est le peuple cubain qui doit décider démocratiquement de sonavenir, y compris du système économique le plus souhaitable.
Saladrigas a également répondu aux questions des journalistes, des blogueurs, des militants catholiques, des micro-entrepreneurs et des intellectuels indépendants ou des institutions gouvernementales.
Il est à noter que les militants du SPD furent les seuls à défendre le socialisme, face au silence virtuel et l’absence des idéologues habituels du système actuel.
La conférence de l’homme d’affaires – l’un des plus puissant de la diaspora cubaine et le défenseur de la normalisation des relations intergouvernementales entre Cuba et les Etats-Unis – a eu lieu dans un climat de respect, marquée par un quasi-consensus sur la nécessité de dialogue entre Cuba et sa diaspora.
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Dmitri Prieto Samsónov
Publié sur Havana Times
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Le groupe SPD fait partie du Réseau Observatoire critique.