Les importations cubaines, entre bureaucratie et politique
L’État cubain contrôle toutes les opérations de commerce extérieur. Il gère plusieurs millions de dollars annuellement. Beaucoup sont surpris d’apprendre qu’une grande partie des importations cubaines proviennent des États-Unis malgré l’embargo commercial mis en place depuis plus de 50 ans.
La bureaucratie cubaine, le grand obstacle
Les barrières pour accéder au marché cubain sont particulièrement nombreuses : paperasserie, démarches administratives, approbations officielles, autorisations… Cette bureaucratie excessive entraine des retards importants dans les opérations commerciales. Chaque instance officielle a son mot à dire sur les affaires internationales.
Pour exemple récent, un chef d’entreprise étranger a dû attendre plusieurs mois afin de livrer ses matières premières dans l’Île. Un fonctionnaire de la Banque Centrale avait repéré une erreur dans un des formulaires et avait laissé le document sur son bureau sans le transférer à un de ces collègues avant de partir en vacances…
Angoissé sérieusement par une hypothétique pénurie de devises, le gouvernement cubain planifie par avance les investissements au pays. Les entreprises ne disposent alors ni d’autonomie ni de pouvoir de décision. Les autorités se chargent elles-mêmes de planifier la production et la distribution.
Suite une réorganisation interne du commerce extérieur, la centralisation s’est renforcée. Aujourd’hui, seules 80 entreprises gardent la faculté d’importer des biens à Cuba.
Les cubains plaisantent encore avec l’histoire des chasse-neiges achetés par un fonctionnaire durant les années d’alliance forte avec l’Europe de l’Est. Récemment, les autorités ont même acquis des locomotives chinoises qui n’étaient pas adaptées aux voies ferrées à Cuba… Au-delà des anecdotes, les fonctionnaires se remplissent leurs poches, sous le protectorat des autorités officielles, grâce aux commissions sur les produits transitant sur l’Île.
Les barrières pour accéder au marché cubain sont particulièrement nombreuses : paperasserie, démarches administratives, approbations officielles, autorisations… Cette bureaucratie excessive entraine des retards importants dans les opérations commerciales. Chaque instance officielle a son mot à dire sur les affaires internationales.
Pour exemple récent, un chef d’entreprise étranger a dû attendre plusieurs mois afin de livrer ses matières premières dans l’Île. Un fonctionnaire de la Banque Centrale avait repéré une erreur dans un des formulaires et avait laissé le document sur son bureau sans le transférer à un de ces collègues avant de partir en vacance…
Angoissé sérieusement par une hypothétique pénurie de devises, le gouvernement cubain planifie par avance les investissements au pays. Les entreprises ne disposent alors ni d’autonomie ni de pouvoir de décision. Les autorités se chargent elles-mêmes de planifier la production et la distribution.
Suite une réorganisation interne du commerce extérieur, la centralisation s’est renforcée. Aujourd’hui, seules 80 entreprises gardent la faculté d’importer des biens à Cuba.
Les cubains plaisantent encore avec l’histoire des chasse-neiges achetés par un fonctionnaire durant les années d’alliance forte avec l’Europe de l’Est. Récemment, les autorités ont même acquis des locomotives chinoises qui n’étaient pas adaptées aux voies ferrées à Cuba… Au-delà des anecdotes, les fonctionnaires se remplissent leurs poches, sous le protectorat des autorités officielles, grâce aux commissions sur les produits transitant sur l’Île.
Qu’est-ce qu’achète Cuba ?
Avec une production nationale morne, les besoins en bien sont importants à Cuba.
Le gouvernement a établi une liste d’importations prioritaires en privilégiant les produits alimentaires, médicaux, les combustibles, les matériaux de construction et les équipements de transport. D’autres secteurs générateurs de revenus sont également bien approvisionnés : le tourisme, l’extraction minière, la biotechnologie et les productions de tabac et de rhum.
Dans le choix des fournisseurs, les facteurs déterminants sont le prix et les facilités de financement. La qualité des produits et le service après-vente restent au second plan.
Les produits Made in USA
Les autorités cubaines se plaignent continuellement des conséquences du blocus étasunien. D’après le gouvernement, ce blocus serait la cause de tous les maux dont souffre le pays. Son impact se ferait ressentir autant sur les chantiers de construction que dans les autobus ou les locomotives cubains.
Ironiquement, après cinquante années de relations diplomatiques inexistantes, les Etats-Unis sont le quatrième fournisseur cubain et le premier en termes de produits alimentaires. Une bonne partie des aliments en conserves et congelés vendus dans les magasins en CUC (pesos convertibles) est Made in USA. Cuba importe plus de 80% de ses besoins essentiels.
Mais alors, comment cela est-il possible ? L’embargo économique est-il inexistant ? En fait, les sanctions sont toujours là mais le congrès américain a relâché les tensions commerciales en 2001. Les congressistes a accordé à Cuba la possibilité d’importer des produits alimentaires à la condition que les autorités paient comptant. La logique commerciale est passée au-delà des différents idéologiques entre les deux pays.
Le Venezuela et la Chine, l’idéologie et les crédits
Le Venezuela et la Chine sont les principaux partenaires commerciaux de Cuba. Alors que les échanges avec le régime d’Hugo Chavez se perpétuent grâce aux points communs idéologiques entre les deux pays, les relations avec la Chine réponde davantage à des questions commerciales.
Après l’Espagne et les États-Unis, le Canada occupe la cinquième place dans les fournisseurs de l’Île. Ottawa, en plus d’être le plus grand émetteur de touristes, génère des revenus commerciaux importants avec Cuba.
Quant à la France, elle occupe la cinquième position des exportateurs européens vers Cuba. Après sept année sans aucune relation commerciale suite à la condanmation en 2003 de 75 opposant politiques, les deux pays ont renoué leurs liens bilatéraux en 2010.
Habana XXI