3. Cuba : Les travailleurs cubains après la Révolution

Fragments du livre “Cuba. Depuis la Révolution de 1959″ de Samuel Farber, publiés en décembre 2011 sur le site HAVANA TIMES.

La grève générale qui a eu lieu immédiatement après que Batista abandonne le pays dans les premières heures du 1er janvier 1959, ne fut pas une action de classe, mais une action nationale appelée par Fidel Castro et le Mouvement du 26 juillet. Pratiquement toute la population a soutenu la grève, y compris la bourgeoisie cubaine et la classe moyenne qui jouissait encore de sa “lune de miel” avec le gouvernement révolutionnaire.

La grève de janvier 1959 a été la police d’assurance des rebelles contre une tentative de coup d’État qui aurait tenté d’empêcher de parvenir à une victoire totale. La grève s’est convertie en fête nationale, lorsque, durant toute une semaine, des dizaines de milliers de personnes défilent dans les rues pour saluer Fidel Castro et l’armée rebelle dans sa lente procession de l’Est de l’île à La Havane.

Peu après explosa une grande vague de conflits et de grèves dans tout le pays exprimant les frustrations politiques et économiques d’une classe ouvrière qui avait été réprimée pendant les années de Batista. Elles exprimaient aussi les attentes qu’avaient généré la Révolution.

Parmi les nombreux conflits du travail il y eu des grèves dans 21 usines sucrières pour des revendications salariales. Les travailleurs licenciés par les chemins de fer et ceux qui avait perdu leur emploi dans une usine de papier qui avait fermé dans les environs de La Havane organisèrent une grève de la faim. Les employés de la Compagnie cubaine d’électricité, une entreprise nord-américaine, déclarèrent une grève sur le tas en demandant une augmentation salariale de 20 %, et 600 travailleurs qui avaient été licenciés par l’entreprise dans les deux années précédentes se réunirent au Palais présidentiel pour demander leur réintégration à leur poste. (7)

Fidel Castro et le gouvernement révolutionnaire tenta de résoudre les nombreux problèmes laborieux qu’ils affrontèrent durant cette période, ils défendaient dans une position claire et forte en faveur des travailleurs. Des mesures telles que la réduction substantielle des loyers urbains, promulguées en mars 1959, contribuèrent au développement du radicalisme distributif qui caractérisa les premières années de la révolution.

Comme tout observateur intelligent, Fidel Castro devait être conscient que ce radicalisme était la clé du grand appui populaire que le gouvernement révolutionnaire avait obtenu. À plusieurs reprises, comme nous le verrons dans le chapitre 1, il avait exprimé sa préoccupation concernant le type de conscience qui prévalait dans la classe ouvrière. Peut-être en prévision des temps difficiles qui s’annonçaient, il essaya d ‘”éduquer” les masses pour qu’elles lui donnent leur confiance, afin qu’elles dépendent du régime plutôt que de le soutenir, dans la mesure où il les aidait à satisfaire leurs besoins.

En dépit de leur grande peur de perdre le contrôle de la classe ouvrière, et indépendamment de la peur qu’il avait de l’instabilité économique, Fidel tenta de décourager les grèves. Son gouvernement arriva à convaincre le nouveau mouvement syndicaliste révolutionnaire, dirigé par David Salvador, un ex-communiste devenu chef de file du secteur ouvrier du Mouvement du 26 juillet dans la lutte clandestine contre Batista, pour qu’il appuie les efforts de Fidel dans cette direction.

Pour leur part, les communistes, qui continuaient à maintenir une relation distante vis-à-vis du gouvernement, essayèrent de pousser celui-ci vers des objectifs plus radicaux. Même si le PSP (Parti socialiste populaire, nom porté par le parti communiste de Cuba à l’époque) évita volontairement d’encourager les grèves, dans les premiers jours de la Révolution il adopta une position considérant que les grèves étaient nécessaires et justes et qu’elles aidaient la Révolution sans lui porter préjudice. (8)

Les frictions entre Fidel Castro et le PSP augmenta lorsque des informations apparurent à propos du fait que plusieurs communistes avaient soutenu certaines occupations “spontanées” des terres. En réponse, dans une interview télévisée du  février  1959, Castro avertit clairement que toute personne impliquée dans l’occupation de terres avant que le décret de la réforme agraire serait considérée comme une personne impliquée ayant une conduite criminelle et perdrait les avantages de la loi. (9) Trois jours plus tard les communistes reculèrent et considérèrent “qu’il était nécessaire de mettre un terme aux occupations de terres anarchiques” (10).

Peu après la fuite du pays de Batista, les révolutionnaires syndicalistes, dont beaucoup étaient associés au Mouvement du 26 juillet et qui étaient les plus nombreux et les plus respectés, prirent le contrôle des syndicats. Les nouveaux dirigeants se livrèrent rapidement à des purges contre tous les partisans de Eusebio Mujal  –  des bureaucrates “Mujalistes” qui avaient collaboré avec la dictature de Batista.

Rapidement ils lancèrent une vigoureuse campagne au niveau de l’organisation qui fit croître considérablement, bien qu’il soit bureaucratique et corrompu, le mouvement  syndical. Et durant le printemps, eurent lieu des élections dans chaque local syndical  suivies par de élections au niveau provincial et national. Cela s’avéra être l’expression la plus importante de la démocratie autonome pendant toute la période révolutionnaire.

Les candidats associés au Mouvement du 26 Juillet remportèrent une victoire écrasante tandis que les communistes n’obtinrent que 10 % des postes syndiqués (bien que certains des candidats du Mouvement du 26 juillet qui furent élus soient des sympathisants communistes). Les résultats des élections syndicales de ce printemps se révélèrent très cohérents avec les résultats d’une enquête menée en 1956 par le PSP sur son influence politique dans les syndicats.

Encouragés par les résultats électoraux, les communistes décidèrent de consacrer plus d’efforts pour accroître leur influence dans la classe ouvrière organisée, ce qui, comme cela était à prévoir, conduisit à de nombreux conflits avec leurs adversaires politiques au sein du syndicat. Malgré tout, les élections des délégués au dixième Congrès de la Confédération des travailleurs de Cuba, tenues au début de novembre, des délégués à la dixième Congrès de la Confédération des travailleurs de Cuba, qui eurent lieu plus tard ce même mois, produisirent des résultats très similaires à celles du printemps.

Il était clair que, lorsque le Congrès commença, la délégation communiste recevrait une raclée et serait exclue de la direction de la confédération du travail. A l’époque, Fidel Castro intervint de manière que le Congrès approuve finalement une direction différente. S’il est vrai qu’il y eut des syndicalistes communistes reconnus furent mis à l’écart du groupe dirigeants, les éléments dits unitaires du Mouvement du 26 juillet proches des communistes et dirigés par Jésus Soto obtinrent des positions prédominantes dans le contrôle du syndicat.

Le Congrès une fois conclu, le ministère du Travail, sous le contrôle de Fidel Castro et soutenue par les dirigeants communistes syndicalistes et es éléments “unitaires” proches d’eux, commença à éliminer un grand nombre de dirigeants syndicaux qui avaient résisté à l’influence communiste, en les accusant de “mujalistas” . (11) Les purges furent réalisées à travers des commissions et des meetings soigneusement contrôlés et organisés auparavant.

Au lieu de tenir de nouvelles élections, près de 50 % des dirigeants syndicaux, qui pour la plupart appartenaient au Mouvement du 26 juillet et qui avaient été librement élus lors des élections nationales et locales de 1959, furent destitués. Beaucoup furent persécutés et emprisonnés.

Des cadres vétérans du PSP et leurs collaborateurs “unitaires” assumèrent la direction du syndicat. Fidel Castro et son gouvernement révolutionnaire bénéficiaient de tant de soutien en 1959 et en 1960 que si de nouvelles élections avaient eu lieu n’importe lequel des candidats soutenus par lui et son gouvernement aurait gagné, sans aucun doute. (12)

Mais en tenant compte des projets à long terme du leader cubain, la célébration de nouvelles élections aurait permis aux syndicats de maintenir leur autonomie. Les purges lui permirent de convertir les syndicats en un simple outil politique au moment où il commençait à se rapprocher politiquement de l’Union soviétique et des communistes cubains.

En août 1961, moins de deux ans après le crucial Xe Congrès de la CTC, le gouvernement adopta une nouvelle loi qui aligna la nature et les fonctions des syndicats cubains avec ceux du bloc soviétique. Selon la nouvelle loi, les principaux objectifs des syndicats étaient d’aider à atteindre les plans de développement et la production nationale, promouvoir l’efficacité et l’expansion des services publics et sociaux ; l’amélioration de tous les secteurs de l’économie et développer l’éducation politique. (13)

Quelques années plus tard, on élabora une Déclaration des principes et des statuts de l’Union de la CTC sur les fonctions et les devoirs des syndicats en tant qu’agents du gouvernement pour imposer une discipline productive. Les syndicats devaient mettre en place les émulations socialistes et les travaux volontaires, appliquer strictement le droit du travail, les quotas de travail, les échelles de salaire et la discipline au travail, promouvoir l’augmentation de la production, améliorer la qualité de celle-ci, réduire les coûts et entretenir les équipements, développer la conscience politique, et développer les installations culturelles, sportives et récréatives. (14)

Finalement, les syndicats furent regroupés en un nombre réduit de syndicats nationaux auxquels appartenaient tous les travailleurs d’une industrie donnée, peu importe le type de travail qu’ils faisaient. Leur adhésion au syndicat était censée être “volontaire”, une fiction commodément acceptée par certains observateurs extérieurs qui, en quelque sorte, ne se rendirent pas compte de la grande pression coercitive exercée pour rejoindre les “organisations de masse” qui existe dans un État mono-partidaire. (15)

Le XIe Congrès de la CTC a eu lieu en novembre 1961, il ne pouvait pas être plus différent que ce qui avait eu lieu deux ans plus tôt. L’unanimité se substitua à la controverse. Sans laisser d’opportunité aux candidats de concourir pour le vote, tous les dirigeants furent choisis par acclamation. Sans surprise, le vieux stalinien Lazaro Peña reprit le poste de secrétaire général qu’il avait occupé dans années 40 sous le gouvernement de Batista.

Pour faire des économises de coûts de production, le XIe Congrès accepta également de renoncer aux avantages que de nombreux syndicats avaient gagné dans les luttes antérieures à la Révolution. Ainsi, la journée de huit heures fut adoptée, en ajoutant une heure supplémentaire de travail aux syndicalistes qui avaient obtenu précédemment la journée de sept heures. Les neuf jours de congés maladie, qui auparavant étaient payés automatiquement, ne furent payés qu’à ceux qui pouvaient prouver qu’ils étaient réellement malades. Le paiement d’un mois supplémentaire qui était donné en bonus de  fin d’année fut également supprimé.

Bien qu’à un niveau abstrait on pouvait argumenter en faveur de certains de ces changements dans un nouvel ordre socialiste, on imposa tout cela par le haut avec peu ou pas de discussion. Il n’y eu pas de confrontation entre les changements proposées et les points de vue opposés à ceux-ci d’un grand nombre de travailleurs qui ne pouvaient pas s’exprimer ouvertement,  ni s’organiser en appui à ce qu’ils pensaient.

Certes, les avantages que les travailleurs avaient obtenu à partir de la Révolution, avec la ferveur révolutionnaire qui prévalait dans le pays, a facilité dans une grande mesure la capacité du gouvernement à imposer sa vision du rôle que les travailleurs et les syndicats devaient jouer dans sa version du socialisme.

Même si le changement drastique de direction qui fut mis en œuvre au Congrès de 1961 ne put pas mettre fin au processus d’effacement de toutes les traces d’un syndicalisme indépendant. Des dix-sept dirigeants syndicaux nationaux élus en 1959, seuls cinq, parmi les douze membres “élus” au congrès de 1961, se maintinrent à la direction. Mais quand, en 1966, se conclu le XIIe Congrès de la CTC, il ne restait qu’un seul membre du Comité national en 1961. Des 25 dirigeants des fédérations du travail en 1961, un seul resta à son poste en 1966.

Après 1961, plusieurs dirigeants clés de la CTC furent éliminés et d’autres furent assignés, non pas par la CTC, mais par le Bureau politique du Parti, (16) sans la moindre tentative de sauvegarder la forme et les apparences. En tout cas, le changement radical au niveau de la direction dans une si courte période de temps est dû à une réflexion du non moins drastique changement survenu dans la nature et le fonctionnement des syndicats cubains.

En fait, les dirigeants révolutionnaires furent politiquement très francs au sujet des changements mis en œuvre dans les syndicats. Le vice-premier Ministre Raúl Castro déclara qu’“hier” les syndicats avaient continuellement lutter pour parvenir à atteindre certains avantages, pour obtenir un peu d’argent sur les profits des magnats, mais que la tâche que devait se fixer face à la CTC et les syndicats a été d’augmenter la production, recruter des travailleurs volontaires, développer la discipline au travail, chercher une plus grande productivité et améliorer la qualité de la production. (17)

Dans le cadre d’une véritable campagne “éducative”, mis en œuvre durant les premières années des années soixante, les “nouveaux” dirigeants communistes comme Fidel Castro, avec les membres de la “vieille garde” communiste comme Blas Roca, consacrèrent leur temps à répéter continuellement ces mêmes idées. (18)

Comme cela était à attendre, la nature des conventions collectives changea également. En 1962, le ministre du travail publia un modèle de conventions collectives avec des instructions sur la façon de

les mettre en œuvre dans différents secteurs de l’économie. Ce modèle suivait au pied et à la lettre les réglementations soviétiques de conventions collectives soviétiques publiées en 1947. (19)

*

En ce qui concerne le droit de grève, il faut noter que pendant les cinq premières années après le triomphe de 1959, plusieurs lois ont été adoptées pour réglementer les conflits laboraux. La loi de justice du travail adoptée en 1964 et promulguée au début de 1965, (20) ne disait au sujet du droit de grève, selon la théorie stalinienne selon laquelle les travailleurs étant les propriétaires des moyens de production, ils ne pouvaient pas faire grève contre eux-mêmes.

En réalité le droit de grève n’était mentionné de manière explicite que dans les règlements qui furent mis en œuvre jusqu’en 1960. En juin 1961, Ernesto “Che Guevara avait suggéré l’idée que les travailleurs cubains devaient s’habituer à vivre dans un régime collectif, et que par conséquent, ils ne pouvaient pas effectuer  de grèves. (21) Donc ce n’est pas surprenant que la loi de 1964 ne mentionne pas les grèves, de même que la Constitution “socialiste” de 1976, bien que la constitution pré-révolutionnaire de 1940 avait explicitement déclaré dans l’article 71 le droit constitutionnel de grève.

Certes, l’objectif principal global de la loi de 1964 était de renforcer la discipline du travail et augmenter la productivité. La loi choisissait pour punir non seulement les travailleurs qui étaient jugé coupables de crimes économiques comme la fraude, mais aussi ceux qui montraient des signes de paresse, de vagabondage, d’absentéisme, de manque de ponctualité et de respect pour les supérieurs, ou ceux endommageaient les équipements.

La loi établit une échelle de violations avec trois degrés de punition : pénalités légères, modérées et graves. Les punitions légères peines allaient d’un simple avertissement à une petite réduction du salaire. La punition modérée incluaient une réduction importante du salaire et le mutation à un autre poste sur le même lieu de travail. Les sanctions graves allaient d’une mutation vers un autre lieu de travail qui pouvait être situé loin de la famille, jusqu’à la perte d’emploi. (22)

À la mi-1969, un peu plus de dix ans après le triomphe de la Révolution, le ministère du travail annonça que le gouvernement préparait des règlements pour créer un “dossier de travail”, ou carte d’identité de travail que chaque travailleur cubain devait porter sur lui. Les dirigeants des syndicats officiels ne discutèrent pas le projet initial, à la fin on leur donna l’occasion de contribuer avec des idées sur la façon d’appliquer les règlements l’entrée en vigueur des lois en septembre 1969.

Le dossier de travail ou la “biographie du travailleur”, comme l’appelait le ministre du travail, incluait les mérites du travailleur, comme par exemple, le  dépassement des objectifs de travail ou des heures supplémentaires sans rémunération aucune, ainsi que les manquements tels que l’absentéisme, la négligence dans la manipulation du matériel, et le non-respect des normes. Ce dossier comportait aussi également un chiffrage des sanctions ou des punitions imposées par un organisme disciplinaire ou un tribunal. (23)

Malgré tous les mécanismes de contrôle introduits dans les années soixante pour que les travailleurs cubains soient plus productifs, le gouvernement estima qu’ils n’étaient pas assez efficace : l’absentéisme augmenta dans les années soixante et atteint les 20 pour cent de la population active à le fin de 1970. Le 15 octobre 1970, le ministre du travail Jorge Risquet, qui avait été formé politiquement en tant que membre du vieux PSP, proposa la résolution 425, qui était de fait une loi contre le vagabondage et le chômage et qui ordonnait de mettre les travailleurs non-productifs dans des camps de travail.

Du point de vue du gouvernement, cela était préférable à la prison, car les camps de travail parvenaient à atteindre le double objectif de contribuer à la production et d’isoler les “paresseux” pour empêcher qu’ils exercent une influence sur les autres travailleurs. Avant d’être adoptée en tant que loi, le gouvernement la présentera pour être discuté publiquement, pour avoir, prétendument, l’opinion des travailleurs, mais en réalité le but était de lancer une campagne du gouvernement sans interlocuteurs, appuyant les objectifs et les procédures de la loi proposée. La campagne parvint à incorporer quelque 100 000 hommes à la production, ce qui finalement était l’un des principaux objectifs de la législation proposée.

Enfin, en mars 1971, le gouvernement promulgua la loi contre le vagabondage. En vertu de cette loi, tous les hommes entre les âges de 17 et 60 ans devaient travailler une journée complète de travail. Quiconque, sans justification, serait absent ou arrêterait le travail pendant 15 jours ou plus, ou était admonesté au moins deux fois par son conseil de travail, serait classé “dans un état pré-criminel de paresse”, tandis que ceux qui récidiveraient en étant absents serait accusé pour “le crime d’oisiveté”.

Les peines allaient de la résidence surveillée jusqu’à l’internement dans un centre de réhabilitation par les travaux forcés pour une période pouvant aller de un à deux ans. La loi étendit également  la période d’emprisonnement et autorisa même  la peine de mort pour des délits graves tel que “le sabotage économique”. Dans chaque cas, les tribunaux considéreraient les questions telles que l’âge, le dossier d’emploi et du travail social de l’accusé, ainsi que les facteurs personnels et familiaux qui pourraient avoir influé sur la conduite du coupable. (24) Nous ne savons pas jusqu’à quel point la loi a été mise en œuvre.

A cette époque, il fut signalé que la loi contre l’absentéisme et les “vagabonds” avaient été à l’étude durant un certain temps avant d’être proposée en 1970 en promulguée comme loi au printemps 1971. Le préambule de celle-ci avait été écrit dès 1968, mais elle ne fut pas décrétée alors parce que les chefs de gouvernement croiyaient que certaines conditions préalables devaient être remplies avant de pouvoir être mise en œuvre avec succès.

Selon le ministre du Travail, ces conditions préalables incluaient (1) l’éradication totale du secteur privé, à l’exception de petites exploitations, de façon à ce qu’il soit impossible de cacher la situation laborale d’une personne, (2) la création d’un dossier personnel pour chaque travailleur, qui fut créent 1969, et (3) un recensement de la population pour obtenir des informations précises sur la main d’œuvre par région, par zone, et par quartier. (25)

7. Hugh Thomas, Cuba: The Pursuit of Freedom (New York: Harper and Row, 1971), 1196.

8. Blas Roca, “Les grèves ou  ‘pas de grève’”, Hoy, 10 Février 1959, 1.

9. Fidel Castro, Discours pour l’histoire (La Havane : Imprenta Emile Gall, 1959), 1:137.

10. “Déclarations du PSP: le PSP demande aux paysans qu’ils empêchent pour eux-mêmes les occupations de terres ; Il considère nécessaire et dangereuse la loi 87”, Hoy, 22 février, 1959, 1.

11. Si cette hypothèse était correcte, cela montrerait a Mujal comment ayant beaucoup plus de soutien dans la classe ouvrière que ceux qui soutiennent le régime cubain n’ont jamais admis. Malheureusement, certains chercheurs en sciences sociales qui étudient à Cuba se sont fait écho à ce que le gouvernement cubain a maintenu dans ce sens. Voir, par exemple, Linda Fuller, Work and Democracy in Socialist Cuba (Philadelphia: Temple University Press, 1992), 47–56.

12. Marifeli Pérez-Stable, The Cuban Revolution: Origins, Course and Legacy, , 2e éd. (New York: Oxford University Press, 1999), 72-73.

13. Loi 962, le 1er août 1961, dans Journal officiel (édition spéciale), le 3 août 1961, cité par Robert E. Hernández et Carmelo Mesa-Lago, “Labor Organization and Wages”, en Revolutionary Change in Cuba, ed. Carmelo Mesa-Lago, (Pittsburgh: University of Pittsburgh Press, 1971), 212.

14. “Déclaration de principes et statuts de la CTC, “El Mundo, 6 Juillet 1966, cité par Hernández et Mesa-Lago dans “Labor Organization and Wages”, 212.

15. Un bon exemple de l’incapacité à comprendre la réalité dusyndicalisme cubain peut se voir à nouveau dans Fuller, Work and Democracy in Socialist Cuba, 43–44.

16. Jorge I. Domínguez, Cuba: Ordet and Revolution, Cambridge, Ma: The Belknap Press of Harvard University Press, 1978, 271–72.

17. Raul Castro, Révolution, 23 janvier 1963, cité par Hernández et Mesa-Lago, “Labor Organization and Wages,” 212–13.

18. Fidel Castro, “Les bon et les mauvais dirigeants ouvriers”,  discours du 15 juin 1960, reproduit dans le journal Granma, 10 juin 2010, www.granma.co.cu/2010/06/10/nacional/artic03.html, Blas Roca, “Le nouveau rôle des syndicats sous le socialisme”, Hoy, 28 février 1962, reproduit dans Granma, 16 juin 2010, 3, et Blas Roca, “La discipline dans le travail”, publié en tant que “Clarifications de Blas Roca”, “Hoy, 1er juillet 2010, et reproduit par Granma, 1er juillet 2010, 3.

19. Hernández et Mesa-Lago, “Labor Organization and Wages”, 218–19.

20. Loi 1166, Septembre 23, 1964, publié dans la Gazette officielle, Octobre 3, 1964, cité par Hernández et Mesa-Lago, “Labor Organization and Wages”, 219-20.

21. Ernesto “Che” Guevara, Revolución, 27 juin 1961, cité par Hernández et Mesa-Lago, “Labor Organization and Wages”, 220.

22. Julie Marie Buncke, Fidel Castro and the Quest for a Revolutionary Culture, University Park, PA: The Pennsylvania State University Press, 1994, 136-37.

23. Hernández et Mesa-Lago, Labor Organization and Wages”, 237-38.

24. Buncke, Fidel Castro and the Quest for a Revolutionary Culture, 158-59; Carmelo Mesa-Lago, Cuba in the 1970s. Pragmatism and Institutionalization, Revised Edition, Albuquerque, New Mexico: University of New Mexico Press, 1978,  95.

25. Nelson P. Valdés et Maxine Valdés, “Cuban Workers and the Revolution”, New Politics 8, no. 4 (Fall 1970): 44. Ces auteurs ont recours à des informations parues dans le Granma du 10 septembre 1970.

CUBA SINCE THE REVOLUTION OF 1959
A Critical Assessment
Copyright Samuel Farber 2011.
(www.haymarketbooks.org)


Enrique   |  Analyse, Histoire, Politique   |  01 13th, 2012    |