CUBA LIBERTARIA N° 24 VIENT DE PARAÎTRE
Après un demi-siècle de socialisme…
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http://fr.calameo.com/read/000605470d737c339f131
Les Cubains peuvent désormais acheter et vendre des maisons depuis le 10 novembre dernier. Le décret, signé par le général Raul Castro, est accompagné de plusieurs résolutions visant à éliminer les interdictions en place depuis des décennies qui flexibilise l’accès à la propriété. Cet accès pourra être fait à partir de maintenant par achat, par échange, par don ou par adjudication. Selon le gouvernement, cette réforme législative s’inscrit dans le cadre du plan “actualiser le modèle économique socialiste” en vigueur depuis un demi-siècle.
Par conséquent, bien qu’il soit affirmé que “nul ne doit avoir le droit de posséder plus d’une maison”, certains (les riches) pourront avoir, comme dans le passé, une autre maison (dans des zones de vacances ou de repos l’été) en plus de la propriété où ils résident. Le paiement se fera devant notaire et pourra être effectué par les Cubains (résidents sur l’île) et par les étrangers (résidents permanents) qui ont l’argent nécessaire pour acheter.
Avec cette mesure, les autorités castristes prétendent mettre fin aux problèmes de logement qui ont été pendant des décennies une odyssée sociale, économique et bureaucratique à Cuba. Jusqu’à maintenant, les options pour accéder à la propriété d’ une maison se limitaient à des échanges, à des héritages, à l’obtention d’un permis de construire de l’État, à recourir au marché illégal à travers la falsification de documents par des fonctionnaires corrompus et enfin à travers des escroqueries. Une situation qui avait empiré pour la majorité des Cubains en raison des dommages causés par trois ouragans en 2008 et en raison de l’échec des plans de construction étatique. Nous ne devons pas oublier que depuis 1959, il n’y a pas eu d’égalité à Cuba dans ce domaine, à cause de la confiscation des maisons et le gel de la distribution de logements, comme à Siboney, Parraga, San Augustin ou Alamar, au bénéfice des fonctionnaires et des militaires de poids du Parti communiste cubain, du Ministère de l’intérieur, du Ministère des forces armées, etc.
Ces mesures ont suivi celles qui autorisent l’achat et la vente de voitures depuis le 1er Octobre dernier, un décret qui est rentré en vigueur, le 20 décembre, pour réguler la politique de crédit et d’autres services bancaires pour la production agricole, l’exercice de l’emploi à son propre compte, la construction de logements et d’autres modèles de gestion…
Pas besoin de réfléchir très longuement pour voir quels seront les bénéficiaires de ces mesures, car bien qu’il soit dit que les bénéficiaires seront “tous les Cubains”,” la majorité n’aura pas accès aux crédits, dans la mesure où les institutions financières exigent une analyse de risque qui prendra en considération (comme toutes les banques capitalistes) le capital demandé et la capacité de remboursement du demandeur, entre autres aspects.
Les mesures d’assouplissement économique capitaliste sont accélérées, mais nous sommes toujours dans l’attente de l’assouplissement de la politique migratoire – annoncée par Castro au mois d’août dernier. Elle doit éliminer la “carte blanche”, le permis de sortie nécessaire que les habitants de l’île doivent demander pour quitter le pays. Et, bien sûr, nous sommes toujours dans l’attente des réformes politiques exigées par la majorité des Cubains pour pouvoir bénéficier, après un demi-siècle de “socialisme” de la liberté d’expression, de réunion et d’organisation inscrites dans la Déclaration universelle des droits de l’homme.
Au sommaire de ce numéro de Cuba libertaria :
- L’interdiction de s’exprimer existe toujours
- Face à un chemin incertain, une proposition libertaire
- “Vous savez que ce n’est pas par haine”
- Cuba aide l’Argentine à contrôler sa population
- Révolution de lincheurs ?
- La CELAC et la raison d’État
- La censure contre les intellectuels
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