Suppression du ministère du Sucre, ex-fer de lance de l’économie
Le ministère cubain du Sucre, emblématique de l’époque du sucre-roi dans la plus grande île des Caraïbes, a été supprimé par le gouvernement pour être remplacé par un Groupe d’entreprises en charge de revitaliser un secteur aujourd’hui déprimé, a annoncé jeudi dernier la presse cubaine.
Une réunion du conseil des ministres présidée par le président Raul Castro a décidé de “mettre un terme au ministère du Sucre, qui dans l’actualité ne remplit plus de fonctions d’Etat”, indique le quotidien Granma, organe du Parti communiste de Cuba (PCC).
Le ministère, créé en 1964, sera remplacé par un “Groupe d’entreprises de l’agro-industrie sucrière”, afin de gagner en “efficacité” et de permettre au secteur de “générer par ses exportations (des devises) pour financer ses propres coûts”, explique le quotidien.
La production sucrière est réorganisée dans treize centres provinciaux regroupant les 61 centrales sucrières du pays. “Il a été décidé de maintenir 56 centrales en activité, dont 46 seront chargées de la prochaine récolte” de décembre à mai, avec une production prévue de 1,1 million de tonnes de sucre, en hausse de 19% sur la récolte antérieure, détaille Granma.
La restructuration du secteur sucrier a commencé en 2008 dans le cadre d’un vaste plan de réformes économiques lancé par Raul Castro pour régénérer un modèle économique hérité de l’Union soviétique des années 70.
L’industrie sucrière fut durant des décennies le fer de lance de l’économie cubaine, avec une production qui avait atteint 8,2 millions de tonnes à la fin des années 80.
“On ne peut pas oublier que le secteur sucrier regroupe une des forces ouvrières des plus révolutionnaires qu’ait connu le pays au temps du capitalisme” avant l’avènement de la Révolution cubaine en 1959, a rappelé Raul Castro lors du conseil des ministres.