Les médias indépendants sont interdits à Cuba
En mai dernier, le Parlement cubain a approuvé une « loi de communication sociale » en vertu de laquelle seuls les médias d’État sont désormais autorisés.
Le texte, adopté à main levée et à l’unanimité par le plénum de l’Assemblée nationale du pouvoir populaire, dispose que les médias sont «la propriété socialiste du peuple tout entier ou d’organisations politiques, de masses sociales, et ne peuvent faire l’objet d’aucun autre type de propriété».
S’adressant à l’assemblée, le président cubain Miguel Diaz-Canel a justifié la nouvelle loi par la nécessité de prévenir la « subversion ». Il a ensuite qualifié les médias indépendants de «mercenaires » dont la légitimité ne sera pas reconnue par son gouvernement. La nouvelle loi interdit par ailleurs aux médias « la subversion de l’ordre constitutionnel et la déstabilisation de l’État socialiste ».
À Cuba, la presse, la radio et la télévision sont contrôlées par le Parti communiste, le seul autorisé dans le pays. Plusieurs médias indépendants en ligne ont toutefois vu le jour à Cuba ces dernières années et survivent tant bien que mal, dans un vide légal.
Les journalistes de ces médias critiques envers le gouvernement souffrent constamment de pressions, et beaucoup d’entre eux ont dû s’exiler à l’étranger. Un de ces médias, 14ymedio, a été fondé en 2014 par la blogueuse Yoani Sanchez. Les habitants de Cuba ne peuvent y accéder que moyennant un réseau privé virtuel (VPN).
«Les perspectives sont assez sombres pour la presse indépendante» qui est «mise en échec» par la nouvelle loi, a déclaré Luz Escobar, une célèbre journaliste de 14ymedio ayant quitté le pays en 2022 avec plusieurs de ses collègues.
«Publier des informations dans ces conditions est lamentable. Non seulement vous devez subir la répression et les menaces, mais souvent ils vous empêchent aussi de sortir de chez vous ou, quand vous y parvenez, ils vous arrêtent et ils vous coupent internet», a-t-elle dénoncé.