Petite histoire naturelle des actes de répudiation à Cuba (première partie)
Le texte ci-dessous, que l’on doit à Mario Luis Reyes, a été publié sur le site cubain « el estornudo » le 22 mars 2021. Il traite d’un sujet, les actes de répudiation, totalement ignoré en France, sauf à s’intéresser de très près à l’histoire cubaine récente, celle du régime castriste sévissant depuis son instauration en 1959. Il est traduit par notre ami Floreal Melgar.
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La Havane, février 2021
Il est un peu plus de dix heures du matin ce 22 février et l’activiste Anyell Valdés, l’une des personnes barricadées au siège du Mouvement San Isidro, à la mi-novembre de l’année dernière, craint une expulsion violente de son domicile, une maison occupée par elle et ses trois enfants depuis plus de cinq ans, lorsque sa précédente maison en bois menaçait de s’effondrer.
La nuit précédente, Valdés et Adrián Rubio, un autre activiste, avaient peint sur un mur de la maison les inscriptions « Patria y Vida », « Revolución es represión », « No queremos más dictadura », « Díaz-Canel, no te queremos » et « Abajo Díaz-Canel » (« La patrie et la vie », « La révolution c’est la répression », « Nous ne voulons plus de dictature », « Díaz-Canel, nous ne t’aimons pas » et « A bas Díaz-Canel »), ce qui explique pourquoi à leur réveil ils ont découvert une patrouille de police à quelques mètres de la maison. Ils ne le savent pas encore, mais ces inscriptions ont activé l’un des leviers les plus sinistres du régime cubain : les actes de répudiation.
Cinq minutes de cris – « Fuera los gusanos » (« Dehors les vers de terre »), « Viva Fidel », « Viva la Revolución » et « Abajo la gusanera » (« A bas les vers de terre ») – se sont à peine écoulées lorsque la première bombe de peinture est lancée depuis la rue sur la porte d’entrée de la maison. Une peinture bleu intense avec laquelle l’État a fait peindre de nombreux bâtiments de la ville au cours des derniers mois. « Le bleu répudiation », comme on l’appelle maintenant. Puis deux hommes et une femme sautent par-dessus la barrière. Les activistes répondent depuis l’intérieur de la maison : « Liberté pour le peuple de Cuba », « A bas la dictature », « Assez de misère », crient-ils, tandis que les enfants pleurent.
La façade de la maison devient progressivement bleue. Les sbires peignent le mur où les activistes avaient écrit des slogans contre le gouvernement. Dans la foulée, ils peignent aussi les vitres des fenêtres, le sol… et le chien, peint en bleu, s’affale sur le sol. Les enfants pensent que l’animal est mort et sont inconsolables. Le tout est diffusé en direct sur Facebook.
Les actes de répudiation, variante cubaine officieuse – puisque leur particularité est le soutien institutionnel dont ils bénéficient – de l’escrache ou de la funa (au Chili), continuent de se produire. L’Observatoire cubain des droits de l’homme en a recensé quarante et un en 2020.
L’origine
« Bien qu’il soit difficile de retracer des pratiques politiques similaires aux actes de répudiation à Cuba avant 1959, certaines sources indiquent que des actions collectives violentes contre certains citoyens ont été opérées à divers moments historiques. Le dictateur Gerardo Machado, par exemple, s’est servi de la populace et de groupes paramilitaires qui agissaient avec l’assentiment de la police. Il s’agissait de la « porra » créée par Leopoldo Fernández Ros, l’ancien directeur du journal La Noche, qui s’en prenait aux opposants et aux journalistes hostiles au gouvernement. La « porra » machadiste fut responsable de disparitions et d’assassinats visant à anéantir la dissidence et à résoudre la crise politique »,rappelle l’historien cubain Abel Sierra Madero.
« La première action qui peut être interprétée comme un acte de répudiation durant la période de la révolution fut celle menée en juin 1959 contre le Diario de la Marina (« Journal de la Marine »). Cette publication était entrée en dissidence vis-à-vis du gouvernement révolutionnaire, jusqu’à son interdiction en 1960. L’incident a une certaine pertinence dans la mesure où il a introduit une nouvelle modalité de violence politique d’État, devenue plus visible encore lors de la crise du port de Mariel en 1980. Au cours des années 1970, ajoute le chercheur, les comités de défense de la révolution ont commis des actes de répudiation contre différentes personnes identifiées comme adversaires de la révolution ou antisociales. Mais ils étaient alors d’une échelle réduite et n’étaient pas encore devenus un phénomène de violence collective conçu, organisé et géré par l’État. »
Sierra Madero estime ainsi que ces événements « marquent un tournant en ce qui concerne la violence d’État dans la tradition républicaine d’avant 1959, si l’on tient compte du fait que les dictatures de Gerardo Machado et de Fulgencio Batista furent marquées par des disparitions, des assassinats et la torture physique ».
« Or, précise-t-il, si au moment du triomphe de la révolution, en 1959, la violence d’État avait été orientée vers les exécutions télévisées, les procès sommaires, les purges dans les institutions, en 1980 la violence allait s’articuler sous une nouvelle forme : les actes de répudiation. »
La Havane, octobre 2020
Le premier des actes de répudiation subis par l’artiste Camila Lobón, âgée de 25 ans, a eu lieu le 10 octobre 2020, rue Damas, dans la Vieille Havane, lorsque, en compagnie de Tania Bruguera, Kirenia Yalit, Aminta de Cárdenas et Michel Matos, elle a tenté d’assister à un concert organisé par le Mouvement San Isidro, dont les membres étaient harcelés depuis des semaines par la police politique cubaine.
Depuis le matin, la presse indépendante avait signalé des arrestations, des surveillances et des coupures du services internet au domicile de nombreuses figures de la société civile indépendante. Le rappeur Maykel Osorbo montra sur les réseaux sociaux les images d’une sorte d’événement culturel organisé dans le quartier de San Isidro : la réponse officielle au concert.
Les personnes présentes sur les lieux n’étaient pas des résidents du quartier, mais avaient été transportées depuis d’autres endroits dans des bus, propriété de l’État. La violence a commencé lorsqu’un policier en civil a repéré Tania Bruguera, qui enregistrait avec son téléphone, qu’il a fait tomber d’une forte tape de la main. Aussitôt, toute l’assemblée s’est tournée vers les cinq individus, leur cible d’attaque, l’objectif. Les haut-parleurs ont cessé de diffuser la musique, et l’une des personnes présentes a pris un micro et a dit : « Les voilà, dehors les vers de terre, à bas les vers de terre ! » « La masse de gens nous est tombée dessus. Certains réagissaient mécaniquement, sans enthousiasme. Ce sont surtout les femmes qui se sont comportées de manière plus agressive. Elles ont tiré les cheveux de Tania, j’ai bondi vers les agents de la Sécurité d’Etat et leur ai dit qu’ils ne pouvaient pas nous toucher, qu’ils ne s’y avisent pas », raconte Camila Lobón. Les agents qui organisaient l’événement ont commencé à pousser les quatre femmes vers une voiture de police, tandis qu’un autre agent filmait le tout avec une caméra professionnelle.
« De toutes les usages qu’ils font de ces matériaux, je n’en connais qu’un seul, dit Camila Lobón. Ils ont harcelé et menacé un de mes proches à mon sujet, le mettant en garde quant à ma position vulnérable afin qu’il me dissuade de continuer dans cette voie, et ils lui ont montré la vidéo qu’ils avaient enregistrée où l’on voit des personnes en train de me pousser. »
Alors que les quatre femmes se dirigeaient vers la voiture de patrouille, elles recevaient toutes sortes d’insultes et étaient agressées physiquement. Elles ont été poussées dans le dos et se sont fait tirer les cheveux. Camila Lobón décrit la scène comme un « pèlerinage d’humiliation ». « Le sentiment que j’ai eu n’était pas de la peur, ni de la vulnérabilité, pas même de l’impuissance. Ces émotions ont été automatiquement étouffées par l’énorme honte et la tristesse que cette situation m’a causées. Je me sentais triste et coupable d’être la cible de ces passions basses et de ces réactions barbares. J’ai vite compris que ce n’était pas moi qui les réveillais, car ces gens ne me connaissaient pas », raconte la jeune artiste.
Les cris les plus répétés étaient « Vive Fidel », « Vive la révolution », « Chienne », « Dehors », « A bas les vers de terre ». « Je sentais qu’ils projetaient sur moi leur tristesse et leurs frustrations, confie Camila Lobón plusieurs mois plus tard. Ils n’avaient pas conscience de l’acte de violence et de barbarie qu’ils commettaient, notamment verbalement et physiquement. Les trois femmes qui se trouvaient face à moi, tout en criant « Vive Fidel », se donnaient de petits coups de coude, se regardaient et hochaient la tête, comme si elles cherchaient l’approbation les unes des autres.
Port de Mariel, 1980
C’est lors de l’exode de Mariel*, en 1980, que les actes de répudiation ont pris une plus grande ampleur, comme l’une des réponses du gouvernement à la crise. « À l’époque, les autorités cubaines ont encadré les événements dans un prétendu état d’exception, qui historiquement fut un recours largement utilisé sur l’île, initialement dans un cadre de guerre froide dans lequel la notion de site assiégé joue un rôle important », explique Abel Sierra Madero, titulaire d’un doctorat en histoire de l’université de La Havane et d’un doctorat en littérature de l’université de New York.
Selon l’universitaire cubain, « cette notion de site assiégé, établie à la suite du différend avec les États-Unis, a servi à exacerber les sentiments nationalistes et à justifier l’échec économique du modèle cubain. Elle a également servi à justifier l’absence de certains standards démocratiques dans la société et à réprimer la dissidence interne », ajoute-t-il.
Tant la conception et l’impression des messages que les systèmes audio pour amplifier les discours et les slogans, la musique utilisée dans ces contextes et la couverture médiatique qui s’ensuivit ont tous été fournis et organisés par les institutions gouvernementales.
Une anthologie de consignes recueillies pour la célébration de la « Marche du peuple combattant », qui a eu lieu le 1er mai 1980 en réponse aux événements survenus à l’ambassade du Pérou, est parue dans le quotidien Granma, l’organe officiel du Parti communiste, le 23 avril 1980. Parmi les messages recueillis par le quotidien officiel, certains sont encore répétés quarante ans plus tard : « Qu’ils s’en aillent ! » « Vers de terre, si vous mettez les pieds dehors, nous les couperons ! » « Que s’en aillent les parasites et scories ! » « Ma ville plus propre et plus belle sans les lumpens et les tapettes » « Dehors les rats » « Que les lâches tremblent, le peuple est passé à l’action » « Vers de terre, rats, sortez de vos trous » « Notre patrie est propre et pure, que s’en aille l’ordure » « Cuba, que Cuba est belle, sans les vers de terre je la préfère ».
Les premières cibles de ces actes ont été les plus de dix mille personnes qui ont occupé l’ambassade du Pérou pendant deux semaines (notamment avec les « Marches du peuple combattant » le long de la Cinquième Avenue ou devant le Bureau des intérêts américains), mais ils ont également été subis par de nombreux autres Cubains parmi les dizaines de milliers qui ont profité de l’ouverture du port de Mariel pour quitter l’île.
L’intervention du gouvernement dans ces actes n’a jamais été un secret, puisqu’en 1980 Granma a même publié des cartes et des directives de la « commission d’organisation » précisant les points de rencontre et les points de ramassage des bus pour les participants à ces actions, ainsi que le type de messages et de vêtements qu’ils devaient porter. Dans un discours prononcé le 14 juin 1980 à Las Tunas, Fidel Castro lui-même déclara : « (…) il n’y a pas lieu de s’inquiéter de la perte d’un peu de parties molles. Il nous reste les muscles et l’ossature du peuple. Il nous reste les parties dures. Ce sont les parties dures d’un peuple qui sont capables de tout. Et ces parties dures, qui sont nombreuses, doivent être respectées, car elles ont une force impressionnante, comme l’ont montré les batailles de masse d’avril et de mai. Il nous reste également le cerveau et le cœur, et nos pieds bien sur terre. Avec les parties molles, la chirurgie plastique ! »
Selon divers témoignages, les actes de répudiation pouvaient alors durer plusieurs jours ; les victimes évitaient de sortir dans la rue de peur d’être frappées. Parfois, de véritables sièges étaient dressés autour des maisons des personnes répudiées, qui se retrouvaient sans électricité ni combustibles. Il y en eut également sur les lieux de travail, voire dans les écoles, et bien sûr dans les lieux d’embarquement comme les aéroports.
Beaucoup de ceux qui participaient à ces actions cherchaient à obtenir des faveurs au sein des institutions du pays ou des avantages matériels. Lorsqu’une famille quittait l’île, sa maison et ses autres biens étaient répartis lors d’assemblées de quartier ou par l’Institut du logement. Au milieu d’une telle crise de légitimité, le gouvernement cubain a cherché à contrer les images de dizaines de milliers de citoyens quittant le pays par celles des grandes mobilisations en sa faveur.
« Quarante ans se sont écoulés depuis l’exode de Mariel en 1980, et pourtant, ces derniers temps, nous avons vu comment ces actions ont été recyclées et mises en œuvre contre les dissidents et les activistes de la société civile cubaine indépendante. Les actes de répudiation, bien qu’ils se soient affirmés dans l’imaginaire politique de l’île comme une pédagogie, ne peuvent être observés uniquement comme un outil de contrôle social de la part de l’État, il faut aussi tenir compte de l’absence d’institutions démocratiques et de lois qui punissent la violence comme pratique politique, affirme Sierra Madero. Actuellement, ces actions ne sont pas aussi massives qu’en 1980, mais elles continuent d’être organisées fondamentalement par les organisations politiques de masse, en collaboration avec le département de la Sécurité d’Etat du ministère de l’intérieur », explique l’auteur du livre Fidel Castro. Le commandant playboy : sexe, révolution et guerre froide.
« Comme on le sait, les « brigades d’intervention rapide », façonnées de manière émergente par des individus de toutes sortes, opèrent en totale impunité et disposent des ressources et de la logistique nécessaires, comme en ces jours sombres de l’exode de Mariel. »
Kay West, 1980
Entre avril et octobre 1980, quelque 125000 Cubains sont arrivés à Miami après avoir quitté l’île par le port de Mariel. À l’époque, les cinéastes Jorge Ulla et Lawrence Ott Jr. se sont rendus à Key West pour interviewer les migrants à leur arrivée. Leurs témoignages ont été enregistrés dans le documentaire En sus propias palabras (« Selon leurs propres mots »).
Les nouveaux arrivants, dont certains sont visiblement détériorés physiquement et mentalement, dénoncent des tabassages d’hommes, de femmes, de personnes âgées et de mineurs. Une femme qui apparaît dans le film raconte, encore sous le choc : « Quand ils savent qu’une personne s’en va, ils cassent la porte de la maison, ils lui disent mille choses. Ils la torturent, ils coupent l’eau et l’électricité et l’empêchent de quitter sa maison. Elle ne peut pas faire ses courses parce qu’elle est constamment harcelée jusqu’à ce qu’elle puisse partir. » Une autre femme, en fauteuil roulant et avec une jambe bandée, raconte depuis le port d’arrivée : « Ils amènent des bandes dans les quartiers et jettent des pierres, des bâtons, des œufs, tout ce qu’ils trouvent. J’ai été frappé au visage avec un œuf. J’ai eu un ulcère à la jambe à cause d’une pierre qu’on m’a jetée il y a quelques jours. » Et elle le montre à la caméra.
Très souvent, les amis et les voisins des personnes visées participaient à ces actes. « Le peuple doit aller dans toutes les réunions et assemblées, mais pas de façon volontaire. Ils y vont parce qu’ils y sont obligés, pas parce qu’ils le veulent, car le peuple cubain dans son entier aimerait quitter ce pays », déclare un nouvel arrivant à Miami.
Un autre Cubain explique : « Pour tout, là-bas, il vous faut une lettre ou un bout de papier du Comité de défense de la Révolution (CDR). Si tu ne vas pas aux réunions, ils te bloquent. Le CDR ne vous donne pas le papier dont vous avez besoin pour déménager d’une ville à l’autre, et c’est le même problème avec les enfants à l’école. »
Pour la plupart, les actes de répudiation ont été extrêmement violents. Il y a des images de Cubains frappant d’autres Cubains avec des barres de bois ou de métal devant le Bureau des intérêts américains. L’une des personnes interrogées dans le documentaire déclare : « À propos de la répression, je peux citer le cas de mon père, qui se trouvait dans le secteur du Bureau des intérêts américains lorsque des éléments castristes sont arrivés en bus, habillés en civil, avec des bâtons, et ont commencé à frapper tous ceux qui se trouvaient sur leur chemin, sans aucune pitié. Puis à la télévision, ils ont dit que c’était l’inverse. Que c’était eux qui avaient été agressés, ce qui n’était pas le cas. »
Le journaliste cubain Humberto López a également qualifié de « provocateurs » les jeunes artistes qui se sont présentés à l’entrée du ministère de la Culture, le 27 janvier 2021, et qui ont été accueillis par un acte de répudiation puis violemment arrêtés.
Un homme du nom de Francisco Lopez, originaire de la ville de Santa Clara, déclare dans le documentaire, depuis l’Orange Bowl Stadium, qu’il préfére ne pas parler de ses épreuves, car il était encore soumis à une « grande tension nerveuse ». Il assure néanmoins que ses troubles n’étaient pas liés à la violence ou à la répression, mais à « cette terreur psychique qui s’incruste dans l’être, comme une petite sangsue. Une chose qui travaille à l’intérieur de l’être humain et qui l’empêche de s’exprimer, de parler. En ce moment même, dit-il enfin, je suis arrivé dans un pays où je peux m’exprimer librement mais j’ai toujours cette terreur en moi, car elle devient biologique ».
L’écrivain cubain Reinaldo Arenas, qui profita de l’ouverture du port de Mariel pour fuir l’île, a également fait part de ses impressions à Ulla et Ott après son arrivée aux États-Unis : « En réalité, ce que je ressens n’est pas un triomphe, ni une grande joie, mais un sentiment de paix d’être en vie et d’être parti de là-bas, mais c’est le même sentiment que peut ressentir une personne qui quitte une maison en flammes. En d’autres termes, la maison a brûlé et j’ai sauvé ma vie, mais la maison a brûlé. »
Mario Luis Reyes
(à suivre…)
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* L’exode de Mariel eut lieu entre le 5 avril et le 31 octobre 1980. A la suite d’un afflux massif de Cubains à l’ambassade du Pérou, à La Havane, le régime de Fidel Castro expulsa près de 125000 Cubains considérés comme contrerévolutionnaires. Ils embarquèrent au port de Mariel, à quarante kilomètres à l’ouest de La Havane, en direction des côtes de Floride.
Traduction : Floréal Melgar.
Source : https://revistaelestornudo.com/pequena-historia-natural-de-los-actos-de-repudio-en-cuba/
Le blog de Floreal : https://florealanar.wordpress.com