Appel du mouvement San Isidro de Miami au monde libre
« Là où il n’y a pas d’équité ou de respect de toutes les opinions, il n’y a pas de patrie, il y a une dictature. »
José Marti.
Nous sommes le Mouvement San Isidro à Miami, un groupe de jeunes de la diaspora cubaine. Nous nous sentons appartenir à la véritable société civile cubaine et nous voulons contribuer à défendre les libertés et les droits humains à Cuba. Nous soutenons nos frères sur l’île qui luttent pacifiquement pour générer une transition d’un régime dictatorial vers un système social démocratique et libre.
Au mois de novembre de cette année 2020, l’artiste Denis Solís González, membre du projet indépendant Movimiento San Isidro (MSI), a été emprisonné à l’issue d’un procès sommaire sans véritable procédure légale. Les membres du MSI, ainsi que le célèbre artiste Luis Manuel Otero Alcantara, ont réclamé la liberté et la justice à travers des lectures poétiques devant des postes de police. Ils ont été réprimés et arrêtés. Cela a conduit les membres du MSI, ainsi que d’autres militants, à se réunir à leur siège à La Havane, et après une série de situations de harcèlement extrême (actes de répudiation, empoisonnement de l’eau et fermeture de l’approvisionnement alimentaire, entre autres tactiques répressives), plusieurs membres se sont déclarés en grève de la faim, et certains en grève de la faim et de la soif.
Cette situation a été suivie minute par minute sur les réseaux sociaux. Les grévistes ont témoigné de leur situation devant le monde entier, malgré le contrôle de leurs lignes téléphoniques par le régime. Nous avons pu assister à des attaques au couteau et finalement à une violente expulsion par les forces répressives de la Sûreté de l’État, dans la nuit du 26 novembre.
Les Cubains libres du monde entier ont suivi ces événements avec une grande douleur. Des millions de Cubains à l’intérieur de Cuba aussi. Tous les médias, les influenceurs et les youtubeurs intéressés par Cuba ont transmis minute par minute ces moments angoissants.
Le lendemain, un groupe entier d’artistes, aujourd’hui connu sous le nom de 27/N, s’est installé devant le ministère de la Culture du régime et a exigé un dialogue avec les autorités. Parmi les revendications présentées : la liberté de Denis Solis et la fin de la répression, entre autres. D’importantes figures artistiques de renommée internationale y étaient présentes, telles que Tania Bruguera et le cinéaste emblématique Fernando Pérez, ainsi que des membres éminents du MSI. Ce moment a constitué un point culminant et sans précédent. Un tsunami de solidarité s’est levé du monde entier en faveur du MSI.
C’est ainsi que le mouvement San Isidro a vu le jour à Miami, inspiré par ce moment effervescent, pendant lequel des millions de Cubains ont pensé que le moment était venu de libérer notre pays de la dictature qui l’opprime. Le MSI à Miami est un groupe en pleine croissance qui n’a cessé de travailler, dormant à peine quelques heures depuis lors, et de créer des actions publiques pacifiques et sur les réseaux sociaux pour soutenir le MSI à Cuba et le 27/N.
Lors de cette réunion qui a eu lieu le 27 novembre, le régime a fait des promesses qu’il a commencé à trahir au moment même où il les faisait, en encerclant les manifestants avec des forces répressives. Par la suite, le régime n’a pas cessé ses attaques ; il a continué à harceler les membres du MSI et du 27/N, en plaçant des patrouilles et des agents de la Sûreté de l’État devant leur maison pour les empêcher de se déplacer librement, en procédant à des arrestations et à des interrogatoires dans le but de les intimider et de les harceler et en menant une campagne de diffamation contre les membres du MSI et du 27/N à la télévision nationale et dans la presse. Nous sommes conscients que tout cela a généré de la division et de la discorde entre les familles, du fait de l’action du gouvernement. Mais nous avons foi en la lutte pacifique et non-violente déclarée par le MSI comme une base vitale pour la reconstruction d’un nouveau Cuba.
Au nom des membres du Mouvement San Isidro, et de toutes les voix qui nous ont rejoints, nous demandons au monde d’être partie prenante de ce moment historique, emmené par la jeunesse cubaine, afin d’aider à rendre visible ce mouvement et à le définir non seulement comme un acte de courage en des temps répressifs, mais aussi comme un acte en faveur des droits civils. S’il vous plaît, faites entendre votre voix !
Rien ne nous arrêtera, car nous sommes animés par la force de l’union, de la vérité, et de l’amour pour un pays que nous voulons libre ainsi que par l’urgence de faire entendre nos voix, malgré toutes les pressions pour nous faire taire.
Patrie et liberté !
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