Malgré le développement du coronavirus, Cuba ne ferme pas la porte aux touristes
« Cuba est un pays sûr ! » a déclaré ce week-end le gouvernement cubain face à la crise mondiale du coronavirus Covid-19. Alors que le tourisme dans le monde a largement ralenti, l’île des Caraïbes souhaite rester ouverte et rassurer les potentiels voyageurs ainsi que les habitants.
Alors que le monde entier se barricade, dont une partie de l’Amérique latine, Cuba dit n’avoir pour l’instant pas l’intention de fermer ses frontières. Aucune quarantaine systématique n’est appliquée en fonction des pays de provenance.
L’île est en alerte depuis mercredi 18 mars, quand trois visiteurs italiens porteurs du nouveau coronavirus sont arrivés à Cuba. L’île garde ses frontières ouvertes malgré 149 cas suspectés d’être porteurs du Covid-19. Ils sont pour le moment maintenus en observation dans les hôpitaux du pays, principalement à La Havane, il s’agit de 65 étrangers et 84 cubains.
Mais dans les rues de La Havane, dont le centre historique est classé au patrimoine mondial de l’Unesco, les touristes flânent et visitent les musées qui ne sont pas fermés. Pour l’instant, seuls les événements culturels de grandes ampleurs ont été suspendus, et certains théâtres, cinéma, ainsi que quelques bars ont fermés leurs portes. Les visiteurs restent nombreux ces jours-ici, se promenant à pied ou dans les célèbres berlines décapotables des années 1950. Cafés et restaurants sont ouverts, seuls les grands rassemblements sportifs et culturels sont suspendus.
Dans cette île sous embargo américain depuis 1962 et frappée par des pénuries récurrentes d’aliments et de médicaments, plusieurs usines d’Etat travaillent à coudre un million de masques de protection, introuvables à la vente à Cuba tout comme les solutions hydroalcooliques. Trump a restreint les vols des Etats-Unis vers Cuba et interdit aux navires de croisière américains d’y faire escale. En 2019 le nombre de touristes a chuté de 9,3 %, pour la première fois en une décennie, à 4,28 millions.
Le tourisme est la deuxième source de revenus de Cuba, avec 3,3 milliards de dollars en 2018, derrière l’envoi à l’étranger de professionnels (surtout des médecins). En janvier et février, il n’y a pas eu d’annulations à Cuba, le tourisme cubain n’a pas souffert. Mais à partir de mars il a commencé à y avoir des annulations des pays affectés par le coronavirus et actuellement il y a 12 % d’annulations, principalement d’Europe.
De quoi mettre en péril l’objectif de 4,5 millions de touristes fixé pour 2020. Alors que des rumeurs assuraient que la chaleur des Caraïbes serait fatale au virus, l’Organisation mondiale de la santé a rappelé que le coronavirus pouvait “se transmettre dans n’importe quelle région, y compris celles à climat chaud et humide”.
Le gouvernement tente de rassurer à tout prix : « nous disposons de tous les médicaments nécessaires pour soigner des milliers de personnes qui pourraient être affectées », disait samedi le ministre de la Santé.
Prévenir et rassurer c’est donc le plan actuel du gouvernement, car fermer les frontières aux touristes dans le pays, porterait un coup dur à l’économie cubaine. Le secteur touristique représente la deuxième entrée de devise à Cuba et pour le mois de mars l’île subit déjà une baisse de 12 % due à des annulations, sans compter la baisse liée aux sanctions américaines.