JUGEMENT EN RÉFÉRÉ CONTRE LUIS MANUEL OTERO ALCÁNTARA DU MOUVEMENT SAN ISIDRO
Le dimanche 1er mars, à 14 h 30, Luis Manuel Otero Alcántara a été arrêté devant son domicile et s’est vu interdit d’en sortir en raison de l’appel lancé par des secteurs de la communauté LGTBIQ à une manifestation devant l’Institut cubain de radio et de télévision. Pendant le processus d’arrestation de Luis Manuel, Claudia Genlui a subi une violence policière extrême, pour avoir tenté de s’informer à propos de l’arrestation. Elle a été battue par une femme policière, jetée à terre et laissée sur la voie publique, sans aucune procédure, son téléphone portable a été pris sans le mandat d’un juge, ce que nous considérons comme un vol commis par ces mêmes forces de sécurité et d’ordre public.
Aujourd’hui, lundi, nous nous sommes rendus à la Direction nationale de PNR (Police nationale révolutionnaire) afin de demander des informations sur l’état du détenu. La réponse de la police a été donnée par un officier avec le grade de sergent-major et portant le numéro de badge 10 836, qui a fait des recherches sur le réseau du système informatique policier et a confirmé qu’Otero Alcántara se trouve dans le centre de traitement des détenus, connu sous le nom de “Bivouac”, et est accusé de dommages matériels.
La direction nationale de la PNR nous a dit qu’il serait soumis à un “procès sommaire” et que cela devrait se faire dans les 10 jours selon le système judiciaire actuel.
Par principe, nous rejetons toute allusion de l’État cubain ou des forces de sécurité de l’État à une procédure régulière, car elle est constamment violée par ceux qui prétendent être leurs représentants.
Nous rappelons que l’utilisation d’une force répressive inutile, l’arbitraire policier, les abus physiques sur de citoyens sans défense et la mise en œuvre de figures juridiques arbitraires, peuvent être considérés comme du terrorisme d’État et, en tant que tels, être compris par les organisations internationales et les États souverains nationaux.
Nous insistons sur le fait que cette procédure, l’utilisation arbitraire de la police, peut provoquer de grands problèmes dans la société cubaine. Le citoyen se sentant sans ressources de défense face aux divagations et à l’arbitraire de l’État, pourrait réagir en assumant sa propre défense, en créant un état de chaos ou de guerre civile dans la nation.
Luis Manuel Otero Alcántara, est déjà en prison et en attente d’un procès sommaire, les accusations qui avaient été précédemment établies contre lui, “mépris aggravé” et “outrage aux symboles patriotiques” n’ont pas assez de poids pour le juger et l’emprisonner, maintenant ils ajoutent un nouveau chiffre “dommages à la propriété” pour augmenter le poids de son dossier en matière judiciaire.
Le Mouvement San Isidro (1) attendait ce moment culminant et nous nous y étions préparés. Nous allons activer nos protocoles et procédures, nous allons lancer une campagne pour la liberté de Luis Manuel, ainsi que pour les libertés fondamentales de tous les Cubains. Nous serons dans les rues et dans les tribunaux, tant que nous existerons, nous élèverons la voix parce que l’injustice qui prévaut est grande et inacceptable. Toutes nos variantes opérationnelles sont prévues.
Nous appelons les artistes cubains et le monde entier à élever la voix contre le régime injuste et dictatorial de Cuba.
Les gestes artistiques, les performances ou toute manifestation créative peuvent être un message de soutien pour ceux qui défendent la liberté sur l’île de Cuba.
Aux différentes communautés culturelles, intéressées ou impliquées, d’élever leur voix contre l’injustice et l’oppression sur l’île, car ces procédures peuvent se produire (et se produisent effectivement) pour tout citoyen qui a décidé de vivre en liberté.
La fin des temps est arrivée !
Mouvement San Isidro
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Le Mouvement San Isidro regroupe des artistes dont l’activité mêle le travail d’art, l’activisme social et la politique, pour la défense des droits culturels et des libertés fondamentales des artistes et des citoyens de la nation. Leur travail résulte de l’obstination persistante du gouvernement cubain à maintenir un système d’injustices et de privations envers les citoyens. Ce mouvement est le collectif d’artistes le plus persécuté de l’île ces derniers temps. La répression envers ses membres a été dénoncée par de nombreuses organisations de défense des droits de l’homme, comme Amnesty International.
