Répression : Le Tribunal municipal de Viñales a condamné le biologiste Ariel Ruiz Urquiola à un an de prison
Le Tribunal municipal de Viñales a condamné le biologiste Ariel Ruiz Urquiola à un an de prison pour le crime d’ « outrage », a déclaré sa sœur Omara. Malgré l’attente d’une peine de prison, elle a été surprise par la sévérité du verdict.
« Personne n’y croit. L’accusation a demandé quatre ans, et tout le monde pensait qu’il serait condamné à trois mois ou une amende. Il a trois jours pour faire appel », a-t-elle précisé.
« Le même avocat qui a fait une très bonne défense va faire appel. Pour l’instant, je ne sais pas ce qui va lui arriver pendant ce processus d’appel », a dit Omara, qui a été très affectée.
« Ils veulent nous enlever la ferme », résume-t-elle sans pouvoir ajouter d’autres données.
Le jeune scientifique a été arrêté jeudi dernier. Il a été emmené à l’unité de police de Viñales et s’y trouvait depuis samedi, sans manger de nourriture ni boire d’eau, pour ce qu’il a décrit comme une « injustice » envers sa personne. Depuis le jour de son arrestation jusqu’à lundi, il a été détenu au secret.
Comme la famille le craignait, le régime a imposé une peine de plus de six mois d’emprisonnement au scientifique.
“Le dépassement de ce délai entraîne automatiquement la perte du droit à l’usufruit de la ferme. C’est ce qu’ils recherchent », a déclaré Omara lors d’une conversation antérieure avec Diario de Cuba.
Récemment, en avril, la famille Ruiz Urquiola a dénoncé, dans un programme de télévision du projet indépendant Estado de Sats, la stratégie de la sécurité de l’État pour détruire le projet écologique qu’elle développe sur ses terres.
Plus tôt, en avril, le frère et la sœur ont été convoqués à un procès pour une plainte qu’ils présentèrent aux autorités contre certains voisins de la ferme.
Au sujet de son travail à la ferme, le scientifique lui-même a écrit sur Facebook : « (….) C’est là que j’ai réussi à trouver un refuge socialement utile après qu’un groupuscule de dirigeants de l’Université de La Havane m’a licencié abusivement avec l’accusation d’être un contre-révolutionnaire et un fou. Je suis donc retourné à mes origines et je suis devenu agriculteur.
Sur son mur sur un réseau social, il a partagé des images du projet de développement durable qu’il animait avec sa sœur : « Dans cet album, je vous montrerai comment s’est déroulée cette autre lutte contre les démons, dans laquelle ma famille et moi arborons à nouveau notre drapeau de la résistance ! Nous aurons besoin de ton soutien spirituel ! ».
Ruiz Urquiola a été expulsé du Centre de recherches marines en avril 2016 pour de supposées absences prétendument injustifiées de son centre de travail. Il a dénoncé à la presse indépendante à l’époque les raisons de son licenciement. Elles étaient dû au fait qu’on voulaient l’écarter d’un projet international sur la biodiversité cubaine qu’il dirigeait conjointement avec une université allemande.
Dans les derniers mois de l’année, Ruiz Urquiola a organisé une manifestation pacifique devant l’Institut national d’oncologie et de radiobiologie pour réclamer un médicament importé pour sa sœur, qui souffre d’un cancer. Il a été arrêté trois fois jusqu’à ce qu’il ait obtenu des autorités qu’elles fournissent le médicament à la patiente.
Pour plus d’informations :
https://guardabosquescuba.org/2018/05/09/todo-el-que-lleva-luz-se-queda-solo/