Pour supprimer l’empreinte tenace de la colonisation
Chers amies et amis, compagnes et compagnons,
Vendredi prochain 27 novembre 2015, à 14 heures et sous l’arbre, le jagüey, au coin du Morro et de Colon dans la Vieille Havane, le Groupe Anamuto, composé de la Chaire Haydée Santamaria, l’Association conseil suprême abakuá (1) de Cuba, sa filiale havanaise et le groupe Chequendeke, vont commémorer le 144e anniversaire de l’exécution de huit étudiants en médecine et de l’immolation de cinq héros noirs, ñañigos (2) anonymes qui ont organisé la protestation armée contre ce crime odieux, le 27 novembre 1871.
En cette occasion, nous nous réunirons à 13 heures au siège de l’Association culturelle yorúbà (3) (sur le Paseo del Prado face à la fontaîne de l’Inde), d’où nous partirons pour un pèlerinage sur le site d’hommage.
Nous voulons que la commémoration de la chute des 13 jeunes cubains, noirs et blancs, ce 27 novembre, permette de constituer un acte émancipateur, de revendication et de justice historique, qui sera utile pour récupérer et développer les contenus libertaires et populaires de la révolution cubaine.
Salutations fraternelles,
Groupe Anamuto
La Havane, le 24 Novembre 2015
______________
1. Abakuá. La société secrète Abakuá a été constituée à Cuba en 1820 par les esclaves africains du Calabar ou Carabalí, elle trouva rapidement des adeptes parmi les Noirs, esclaves ou non, les mulâtres et même parmi certains blancs pauvres de La Havane et Matanzas. Dans les temps où existait une hostilité accrue envers les noirs esclaves, ils trouvèrent un moyen approprié pour éviter la répression : un groupement mutualiste qui permit le développement d’une conscience sociale et religieuse.
2. Ñañigos. C’est le nom que reçoive les membres de la société secrète Abakuá.
3. Yorúbà. La religion Yorúbà est plus connue sous le non de “Santería”. C’est un terme qui se réfère à l’héritage des vaillants religieux esclavagisés etdépouillés de leurs racines africaines provenant du Nigeria, du Bénin et du Togo.