François Hollande se rendra à Cuba le 11 mai prochain
C’est une première pour un président français et pour un dirigeant occidental en général depuis que les Etats-Unis ont annoncé leur rapprochement historique en décembre dernier, après 65 ans d’embargo.
Sauf autre visite d’ici là, ce sera même le premier déplacement d’un dirigeant occidental depuis que les Etats-Unis et Cuba ont annoncé, le 17 décembre, leur rapprochement historique. L’Union européenne et Cuba reprendront début mars leurs négociations en vue de la normalisation de leurs relations, deux mois et demi après l’annonce du rapprochement américano-cubain.
Aux Antilles, François Hollande présidera, le 9 mai en Martinique, un sommet régional consacré à la préparation de la conférence de Paris sur le changement climatique et il inaugurera, le 10 mai en Guadeloupe, le Mémorial ACTe, centre caribéen d’expressions et de mémoire de la traite et de l’esclavage.
Une délégation française a préparé à Cuba la prochaine visite du président François Hollande à La Havane, évoquant également la question de la dette de l’île envers d’autres pays alors que Cuba vit d’importants changements. « La France souhaite être au côté de Cuba pour que Cuba trace son chemin de développement, d’ouverture et de modernité économique », a déclaré à la presse le secrétaire d’Etat français au Commerce extérieur Matthias Fekl, qui s’est déplacé avec le président du Club de Paris (qui regroupe des créanciers publics), Bruno Bézard.
Par ailleurs, Fekl et Bézard se sont entretenus vendredi dernier avec de hauts responsables du ministère cubain des Finances au sujet de la dette de ce pays vis à vis du Club de Paris, qui s’élève à entre 15 et 16 milliards de dollars (dont 5 milliards dus à la France). « Pour l’instant nous sommes dans des travaux qui consistent simplement à faire une photographie de la situation de Cuba vis à vis de chacun de ses créanciers », a précisé Bézard, par ailleurs directeur général du Trésor français.
« Nous avançons vite et constatons du côté de Cuba comme de ses créanciers une véritable volonté d’aboutir » dans les futures négociations, a ajouté le responsable. Un accord avec le Club de Paris permettrait à Cuba de consolider la confiance de ses créanciers et éventuellement lui permettre d’émettre de nouveaux titres, alors que l’île a rompu ses liens avec le FMI et la Banque mondiale dans les années 1960.
Au lendemain de l’annonce du rapprochement entre Washington et Cuba, après 65 ans d’embargo américain, le mitterrandien Jack Lang, lui-même un temps représentant spécial de Nicolas Sarkozy pour Cuba, avait encouragé François Hollande à se rendre sur l’île. Son ministre des affaires étrangères Laurent Fabius avait déjà préparé le terrain, en se rendant à Cuba en avril dernier. A l’annonce du rapprochement avec les Etats-Unis, il avait alors espéré « une levée à terme de l’embargo sur le pays », soulignant que la France s’était fortement engagée en faveur du rapprochement de l’Union européenne avec Cuba.
L’Union européenne reprend d’ailleurs ce mercredi à La Havane ses négociations pour normaliser ses relations avec l’île, et si possible y prendre des parts d’un marché manifestement sur le point de s’ouvrir.