Déclaration du Groupe de travail anti-capitalisme et sociabilités émergentes, CLACSO
Nous, les chercheurs et les militants du Groupe de travail anti-capitalisme et sociabilités émergentes du Conseil latino-américain de sciences sociales, réunis au sein du Centre inter-universitaire d’études latino-américaines des Caraïbes, à l’Université Polytechnique de Managua, au Nicaragua, le 6 Octobre 2010 ; considérant que l’une des raisons fondamentales de notre lien en tant que collectif international est le soutien critique et engagé aux luttes populaires de la région et que les lignes directrices du Groupe de travail détermine notre position, déclarons :
- Nous soutenons les mouvements et les luttes sociales en cours sur le continent qui cherchent à approfondir le rôle des secteurs populaires et à radicaliser les processus de démocratisation dans nos pays ;
- Nous défendons la recherche de nouveaux modèles de développement qui démercantilisent le processus d’appropriation de la nature et des relations humaines ;
- Nous rejetons toutes les formes de criminalisation des luttes et des mouvements populaires de la part, dans de nombreux cas, des gouvernements qui se disent progressistes ;
En particulier, en prenant note de la situation récente :
- Nous sommes préoccupés par la situation qui s’est créée dans les conflits récents en Équateur entre les éléments de la police et le gouvernement qui pourrait servir à des coups d’État, ainsi que les conflits au sein des forces progressistes produits par les politiques du gouvernement de Correa ;
- Nous dénonçons la criminalisation des protestations du peuple Mapuche par l’État chilien et nous soutenons son droit à l’autodétermination, en même temps nous alertons l’opinion sur l’invisibilité des autres luttes des peuples indigènes dans ce pays et dans d’autres pays ;
Nous dénonçons la répression politique et paramilitaire qui s’est abattue sur la communauté de San Juan Copala, Oaxaca, au Mexique, contre le processus d’autonomie qui a entraîné la mort de plusieurs Indigènes Triqui, et nous nous solidarisons avec les femmes et les enfants qui sont actuellement en grève de la faim dans la capitale de cet État ;
- Nous soutenons les efforts en vue d’une auto-organisation de plusieurs collectifs articulés autour du réseau de l’Observatoire critique pour développer les contenus libérateurs de l’héritage de la Révolution cubaine, et nous alertons sur les conséquences qui découleront des réformes annoncées au niveau économique et au niveau du travail, à l’heure de les mettre en œuvre sans la participation et sans le contrôle populaire ;
- Nous exprimons notre désaccord avec les tentatives systématiques de normalisation et de cooptation des luttes sociales au Venezuela dans le cadre d’une stratégie gouvernementale aux moyens de l’actuelle polarisation ;
- Nous sommes solidaires avec le peuple haïtien en raison des effets persistants de la catastrophe naturelle et sociale, et nous nous félicitons des efforts d’auto-organisation des communautés dans le processus de récupération.
Managua, 6 Octobre 2010