Cuba une odyssée africaine
Cuba, une odyssée africaine (2007), réalisé par Jihan El Tahri.
40 ans après la mort du Che, ce documentaire retrace 30 ans de guerre froide sous un angle neuf : l’engagement de 500.000 Cubains venus aider les pays africains à briser le joug colonial.
On appelait “internationalistes” les combattants cubains engagés sur les fronts de la guérilla en Afrique et en Amérique latine. Dans les années 60, les interventions en Afrique ont été nombreuses, mais restent méconnues. C’est au Congo, peu après l’assassinat du leader indépendantiste Patrice Lumumba, que Che Guevara reprend le maquis pour prêter main-forte aux rebelles. Opérant sous une fausse identité (“Tatu”, un prénom swahili), le guérillero, secondé par une centaine de Cubains noirs, tente, en 1965, de faire tomber le pouvoir “néocolonialiste” installé à Kinshasa. Cette première aventure se solde par un fiasco militaire. Mais un an plus tard, La Havane s’attaque au maillon faible de l’empire lusophone, la Guinée, et fournit un soutien technique aux troupes d’Amilcar Cabral, dont la lutte aboutit à l’indépendance du pays en 1974.
Dans la guerre qui débute en 1975, le Mouvement populaire de libération de l’Angola (MPLA) d’Agostinho Neto, prosoviétique, affronte deux autres rébellions soutenues par les États-Unis et l’Afrique du Sud. Dans cette guerre qui n’a de froide que le nom, La Havane dépêche un corps expéditionnaire de 35 000 hommes sans prévenir le grand frère soviétique. Cette intervention permet au MPLA de proclamer l’indépendance angolaise le 11 novembre 1975. Castro entame une tournée triomphale en Afrique, mais la stabilité angolaise reste fragile. En 1987, le Lider Maximo engage des forces supplémentaires aux côtés du MPLA. Un an plus tard, les Cubains s’invitent aux négociations qui s’ouvrent au Caire entre Angolais et Sud-Africains, sous les auspices américains, pour mettre fin au conflit. Des pourparlers qui aboutiront aussi à la libération de Nelson Mandela…