À Cuba, tout augmente sauf les salaires des travailleurs du secteur public
Le congrès récent de la Centrale des travailleurs de Cuba (CTC), la seule organisation du genre dans le pays, a décidé que tant qu’il n’y aurait pas une augmentation de la productivité, il n’y aurait pas d’augmentation des salaires des travailleurs du secteur public.
A Cuba, le salaire médian des travailleurs de l’état est de 15 dollars par mois, au taux officiel de change de la monnaie nationale. Pendant ce temps, le coût de la vie a augmenté ces dernières années, après la mise en œuvre de mesures économiques telles que la suppression des subventions sur certains produits alimentaires de base subventionnés par l’état. En outre, il y a eu une augmentation significative des prix des denrées alimentaires sur le marché privé.
D’après le Président cubain, Raúl Castro [es]:
“Il serait irresponsable et contre-productif de demander une augmentation de salaire généralisée dans le secteur public, car elle provoquerait une spirale inflationniste si elle n’était pas pleinement soutenue par une augmentation correspondante dans la production des biens et services offerts.”
Conditionner l’augmentation de salaire à l’augmentation de la productivité a suscité un débat sur le cercle vicieux dans lequel Cuba est pris au piège.
Le secrétaire de la CCT, nouvellement élu, Ulises Guilarte, a souligné [es] les conséquences de ce cycle:”
“Les problèmes des salaires sont le principal obstacle à l’augmentation de la productivité et de l’efficacité dans de nombreux endroits, ils provoquent l’apathie, le manque de motivation et d’intérêt pour le travail, ce qui se répercute sur la discipline et l’exode des travailleurs qualifiés vers des activités professionnelles mieux rémunérées et moins exigeantes; ceci provoque une décapitalisation tangible de la force de travail, qui a surtout touché les principales branches de l’industrie, le ministère de la construction et d’autres secteurs, et le refus de promotion à des postes à responsabilité, qui sont en augmentation.”
Dans son discours, Raúl Castro a confirmé [es] que les travailleurs médicaux recevraient une augmentation de salaire, “étant donné que le revenu principal du pays en ce moment est le résultat du travail de milliers de médecins qui offrent leurs services à l’étranger.”
En Janvier 2011, l’ambassadeur du Brésil à La Havane a annoncé [es] qu’il y avait 11 000 médecins cubains qui travaillaient dans les régions les plus pauvres et les plus reculées de son pays.
Dans le cadre de la coopération Sud-Sud, l’Organisation panaméricaine de la santé verse 500 millions de dollars à Cuba chaque année.
Sur son blog Esquinas de Cuba, Alejandro Ulloa fait valoir [es] que :
“(…) Sans d’importants investissements étrangers, ainsi que la recapitalisation des principaux secteurs productifs, l’économie cubaine continuera dans ce cercle vicieux, qui menace clairement l’augmentation du pouvoir d’achat, qui est le problème réel affectant la population aujourd’hui.”
Elaine DíazTraduit par Abdoulaye BahGlobal Voices. 6 mars 2014