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Plusieurs marchés de l’île sont approvisionnés avec des produits que l’on ne trouve guère dans d’autres établissements.
La dollarisation d’une partie importante du commerce de détail à Cuba sera un fait dans peu de temps, lorsque les chaînes de magasins de la société militaire cubaine CIMEX permettront aux magasins de tout le pays de vendre des produits de première nécessité en dollars.
DIARIO DE CUBA a confirmé qu’à Santiago de Cuba, des magasins tels que La Cía, El Trópico, Cubalse, La Melipona, La Piñata et La Gran Piedra seront ajoutés aux magasins existants de La Escuadra et Los Ríos pour offrir leurs produits à la population en monnaie librement convertible.
À Guantanamo, un employé d’un magasin de la chaîne TRD a indiqué à notre rédaction que la rumeur veut que dans cette ville trois magasins soient autorisés à faire ce genre d’offre commerciale.
Depuis Sancti Spíritus, le site d’information 14ymedio a rapporté que dans la ville principale « les marchés d’État en pesos cubains et en monnaie convertible sont très pauvres, il n’y a que des bouteilles d’eau et de rhum », mais les deux plus grands magasins « sont fermés et se préparent à ouvrir avec des produits en vente en monnaie librement convertible ».
La nouvelle offre comprendra des produits alimentaires et d’hygiène, précisément deux des articles les plus rares à Cuba. C’est pourquoi ces marchés, qui selon des sources au DIARIO DE CUBA n’ont pas été ouverts parce qu’ils ne sont pas encore totalement approvisionnés, sont une source de malaise pour les personnes qui n’ont pas accès aux devises étrangères.
Yusmaris Martínez Vinent, travailleur social et mère d’une fille, s’est plaint depuis Santiago de Cuba : « C’est scandaleux. Il s’avère que dans les magasins les plus proches de chez moi, La Gran Piedra et Los Ríos, où il y a toutes sortes de produits, leurs offres sont en dollars ».
« Comment puis-je acheter un produit, si je n’ai même pas de dollars, et encore moins des membres de ma famille à l’étranger pour me les envoyer », a-t-elle déclaré à DIARIO DE CUBA.
Virginia Beatriz, une femme au foyer de cette ville de l’Est, a déclaré que depuis plusieurs jours, elle s’arrangeait pour acheter certains produits alimentaires dans un magasin virtuel géré par l’État, puisque sa fille vit à l’étranger, mais que cela n’a pas été possible en raison de l’inefficacité de la plateforme en ligne TuEnvio.
« Maintenant, il s’avère que je viens dans ce magasin, où il y a toutes sortes de produits, et je découvre qu’ils sont proposés en dollars. Où allons-nous ? Un jour, vous vous réveillerez et il sera obligatoire de parler anglais », a-t-il déclaré à cette rédaction.
Le DIARIO DE CUBA a essayé de parler à un employé du magasin La Gran Piedra, mais il était fermé. Un des policiers qui était là pour organiser les files d’attente a expliqué que c’était parce qu’il y avait un manque de produits pour approvisionner complètement le marché.
Le CIMEX (1) avait permis la vente en monnaie librement convertible en octobre 2019 en utilisant des cartes magnétiques associées à des comptes en devises étrangères dans des magasins spécialement créés pour la commercialisation de véhicules, d’appareils électroménagers, entre autres produits importés.
Cette mesure a fait monter en flèche le prix du dollar sur le marché informel et l’offre de devises étrangères dans les maisons de change de l’État (CADECA) a été très limitée.
Mais la pandémie de Covid-19 a laissé l’économie cubaine si mal en point que les militaires du conglomérat commercial GAESA (2) ont décidé d’élargir l’offre de produits selon cette modalité afin de capter le plus de devises étrangères possible, dont la plupart proviennent des envois de fonds reçus par les Cubains.
En fait, en mai dernier, le gouvernement a autorisé l’utilisation du dollar américain dans les opérations de détail en devises étrangères et l’importation de marchandises qui sont effectuées dans le pays, conformément à la résolution 73/2020 émise par la Banque centrale et publiée dans le Journal officiel extraordinaire du 22 de ce mois.
Diario de Cuba
Santiago de Cuba
14 juillet 2020
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1. Le CIMEX est une société militaire et un groupe d’entreprises privées, à capital public cubain, qui se caractérise depuis sa création il y a plus de 20 ans par une croissance constante et une stabilité financière, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays. Son organisation est composée de plus de 80 entreprises, avec 10 succursales territoriales dans toute l’île, et des divisions spécialisées qui couvrent des secteurs larges et importants de l’économie cubaine.
2. Le Grupo de Administración de Empresas SA (GAESA) contrôle l’essentiel du business cubain : tourisme, bureaux de change, stations d’essence, etc., une holding dirigée par le gendre de Raul Castro.