La pollution de la baie de La Havane affecterait 37% des habitants de la capitale cubaine

Après la publication de plusieurs images de l’ingénieur cubain Marcos Albernal, dans lesquelles on peut observer un haut degré de contamination dans la baie de La Havane, même après des mois de faible activité de Covid-19, DIARIO DE CUBA a contacté l’environnementaliste cubain Isbel Díaz Torres pour s’enquérir de la situation de cet important espace de la capitale.

Selon l’animateur du groupe écologiste Guardabosques, les causes fondamentales de la pollution sont dues au « déversement de plus de 100 industries directement dans la baie ou dans les rivières Luyanó, Martín Pérez et Arroyo Tadeo, qui s’y jettent ».

Malgré le fait qu’il y a 20 ans, les autorités locales ont créé le groupe de travail étatique de la baie de La Havane, « la grande majorité des causes identifiées continuent d’avoir un impact sur le bassin », explique Díaz Torres.

Outre les déchets industriels, l’expert souligne des facteurs tels que « la contribution des déchets des activités domestiques dans un espace où les services communautaires sont médiocres et où l’urbanisation est très forte » et aussi le « modèle de gestion centralisé, bureaucratique, inefficace et très probablement corrompu ».

Concernant les lois environnementales du pays, Díaz Torres explique que « non seulement elles sont insuffisantes et peu sévères, mais elles sont également dépassées et très difficiles à appliquer ».

Il a ajouté que « les particuliers et les entreprises privées étrangères, et même les entreprises d’État, les violent systématiquement, sans que le ministère cubain de la science, de la technologie et de l’environnement (CITMA) et d’autres organismes de réglementation puissent faire grand-chose pour les arrêter ».

D’autre part, le peu de culture juridique et environnementale de nombreux Cubains est influente, c’est pourquoi l’activiste avoue que jusqu’à présent ils n’ont pas pu « trouver de procès intenté par des personnes physiques victimes de pollution contre des entreprises d’État.

Sur le danger pour les habitants que l’ensemble de la baie soit contaminé, Diaz Torres commente que « cela implique que les produits agricoles produits dans la région contribuent potentiellement à la contamination de ceux qui les consomment, ce qui peut provoquer d’innombrables maladies chez les êtres humains. Cela comprend les poissons, les oiseaux et les mammifères qui vivent dans ces eaux ou s’en nourrissent ».

Le déversement de tant de déchets chimiques dans la baie « réduit également la qualité de vie de ses habitants, en générant un paysage déprimant, avec de mauvaises odeurs, des paysages déboisés, l’accumulation d’ordures et de substances toxiques », en plus de diminuer » la biodiversité et avec elle tous les services potentiels des écosystèmes dans une zone aussi étendue, habitée par 37% de toute la population de La Havane », a expliqué le militant.

Une autre question très sensible abordée par Díaz Torres est liée au groupe étatique de la baie de La Havane, qui « bien qu’il ait produit des études d’une grande valeur pour l’évaluation précise du problème, il a gaspillé des millions de dollars de fonds provenant de projets internationaux gigantesques, y compris de l’ONU par le biais du PNUD », a-t-il déclaré.

Selon Díaz Torres, le groupe étatique a encouragé « la bureaucratisation, le logement et l’enrichissement des fonctionnaires », pour cela il suffirait de citer en exemple « tous les voyages à l’étranger effectués par son directeur, le général Armando Choy, pendant des années ».

Le militant a expliqué que durant la première décennie de travail, l’équipe de l’Etat chargée de la protection de la baie a fait de réels progrès en termes de « réduction de la charge de contamination, d’augmentation du niveau d’oxygène et d’accroissement de la biodiversité ».

Mais malheureusement, ces réalisations « ont été progressivement inversées, en raison de la non durabilité d’un projet qui dépend entièrement du financement international et de l’implication désastreuse des communautés entourant la baie », a-t-il conclu.

DIARIO DE CUBA

Traduction : Daniel Pinós

Publié sur le site Guardabosques :

https://guardabosquescuba.org/2020/07/25/la-contaminacion-de-la-bahia-de-la-habana-afectaria-al-37-de-los-residentes-en-la-capital-de-cuba/?fbclid=IwAR3VEebKBsfXiQ_3AwWCULL2qUOLrq5iD5EhIlrzoSAneWRDb2Pp3oFn050


Enrique   |  Actualité, Société, Écologie   |  07 27th, 2020    |