Appel : Des garanties pour l’exercice des droits à la liberté de la presse et d’expression à Cuba
Autoproclamée république socialiste à parti unique, Cuba reste année après année le pire pays d’Amérique latine en matière de liberté de la presse. L’élection du président Miguel Díaz-Canel en avril 2018, après 59 ans de répression castriste, n’a pas changé la donne : le régime cubain maintient un monopole quasi total de l’information, et la presse privée reste interdite par la Constitution.
Les rares blogueurs et journalistes indépendants reçoivent des menaces du gouvernement et sont maintenus sous la surveillance d’agents qui n’hésitent pas à les interpeller et à effacer les informations en leur possession. Les arrestations et emprisonnements de journalistes jugés gênants sont fréquents. Les autorités contrôlent également la couverture médiatique des journalistes étrangers en octroyant des accréditations de manière sélective et en expulsant ceux considérés comme « trop négatifs » à l’encontre du régime. L’amélioration progressive de l’accès à internet sur l’île constitue cependant un motif d’espoir pour l’avenir de la liberté de la presse à Cuba.
La répression contre les journalistes et les artistes indépendants s’est intensifié ces derniers mois, nous reproduisons ici l’appel : “Des garanties pour l’exercice des droits à la liberté de la presse et d’expression à Cuba” publié à La Havane le 16 septembre 2019
Ces dernières années, le réseau des médias à Cuba s’est développé et diversifié. La numérisation des technologies et l’expansion de l’accès à Internet, ainsi que les changements promus par l’ancien président Raúl Castro, ont favorisé l’émergence et la croissance de projets journalistiques et de communication qui fonctionnent indépendamment de l’État et du Parti communiste cubain, ils visent à faire circuler des informations sur le pays qui diffèrent de l’État hégémonique.
Cependant, dans le même temps, la répression physique, juridique et psychologique contre ceux qui participent à ces projets s’est accrue. Arrestations et emprisonnements arbitraires, perquisitions et raids dans des domiciles privés, confiscation et occupation de matériel, interrogatoires, interdictions de quitter le pays, siège de maisons pour empêcher la couverture de l’actualité, campagnes de diffamation, harcèlement physique et numérique, piratage de comptes personnels, blocage et cyber-attaques de sites numériques, menaces d’emprisonnement, intimidation des membres de la famille et stigmatisation sociale sont quelques-unes des actions répressives dont sont victimes les journalistes, les blogueurs et les communicateurs indépendants.