Ni Che ni maître
Vingt-huit ans après la mort de Che Guevara, est parue une première biographie encore hagiographique, et de textes qui tentent, loin de la légende, de donner au guérillero argentin une vraie place dans l’histoire.
Bolivie le 7 octobre 1967: un groupe de dix-sept guérilleros, conduits par Che Guevara, prend position dans le ravin du Yuro. Le 8 octobre, à l’issue d’un rude combat avec les forces armées, Guevara est fait prisonnier avec deux de ses compagnons. Il sera exécuté le lendemain, dans la petite école de la Higuera, bourgade montagnarde située sur les premiers contreforts des Andes”» (Avant-propos des Survivants du Che). Avec cette liquidation, qu’ils ont expressément commandée il s’agit de ne pas susciter un mouvement international en faveur d’un Che emprisonné , les Etats-Unis espèrent en avoir fini avec la subversion «communiste» en Amérique latine. Et les partis communistes officiels pensent que le «castrisme» avant tout le «guévarisme» , doctrine qui refuse la fatalité du partage de la planète entre les deux superpuissances, est mort et enterré.
Quelques mois plus tard, le nom de Guevara réapparaît, référence du Mai 68 français, du mai rampant italien, des éruptions allemandes. Et symbole des soulèvements d’Amérique latine. Les années passent. On oublie le Che. D’autant que, comme l’écrit François Maspéro dans sa belle et polémique préface à la réédition du Journal de Bolivie, «les mots qui faisaient partie [de son] vocabulaire sont, trente ans plus tard, devenus suspects, presque obscènes: révolution, socialisme, militant, communisme” Ils ont recouvert trop de mensonges et masqué trop de réalités qui étaient la négation même de leur contenu originel».
Or voici qu’aujourd’hui, vingt-sept ans après les barricades, vingt-huit après la bataille du Yuro, six ans après la chute du mur de Berlin, on met en chantier des films (1). Et surtout sortent à Paris quatre livres consacrés au révolutionnaire né argentin: une biographie cavalière de Jean Cormier, grand reporter au Parisien libéré; la réédition du Journal de Bolivie du Che lui-même; la relation de la guérilla qu’a menée Guevara au Congo en 1965, par l’auteur de romans noirs et historien mexicain Paco Ignacio Taibo II; enfin le récit, par ses compagnons survivants du maquis bolivien, des semaines qui ont suivi la mort de Guevara. Le Che est à la mode.
Méfions-nous de la mode, lance François Maspéro. Elle «fige» Che Guevara dans l’image sainte cheveux longs, regard inquiet sous un béret illuminé par une étoile réalisée en mars 1960 par le photographe cubain Alberto Korda. Icône «à tout jamais” épurée, simplifiée, utilisée par les uns et par les autres aux fins les plus nobles comme parfois les plus mercantiles”, elle évoque désormais un mythe et non l’homme, une légende et non l’histoire, une mort et non une vie: Che Guevara mort éternellement jeune et héroïque permet à tous ceux qui l’invoquent de rêver de pureté dans une humanité qui par cela même qu’elle est humaine en manque singulièrement». Pour Maspéro, le Che mérite une vraie place dans l’histoire, c’est-à-dire un regard critique, pas une louange unilatérale.
La révélation de l’injustice On devine qu’avec un tel état d’esprit, celui qui fut dans les années 60 l’éditeur et le camarade d’Ernesto Guevara n’ait guère goûté la biographie, la première sur le marché (2), écrite par Jean Cormier. Trop mythologique. On y retrouve Ernesto, dit «Tete», né le 14 juin 1928 à Rosario en Argentine, son père, ingénieur, sa mère Celia de la Serna, qui aura une grande influence sur lui. Et ses copains, les frères Granado, avec lesquels Ernesto joue au rugby. Avec Alberto Granado, devenu médecin et «progressiste», il ira plus loin, fera un voyage initiatique de sept mois à travers l’Amérique du Sud dominée par les dictatures. Que Cormier raconte comme Guevara et Granado l’ont déjà fait (3).
Ernesto a alors 23 ans, il n’est pas loin de finir ses propres études de médecine, et, malgré des crises d’asthme violentes, ou plutôt à cause d’elles, pour les défier, il est devenu un sportif accompli. C’est aussi un étudiant remarquable, un lecteur de Gandhi et de Rousseau et un admirateur de la France, pays de la Révolution, dont il parle la langue. Alberto Granado le surnomme Fuser, Furibondo (le furieux) Serna (le nom de sa mère). Et lui n’appelle Alberto que Mial.
Le 29 décembre 1951, Mial et Fuser chargent une motocyclette Norton avec une tente, des sacs de couchage, des cartes routières, emballés dans des sacs de jute. Et démarrent. Ils passent par le nord de la Patagonie et le Chili. La Norton agonise. Ils s’en séparent en mars 1952 à Santiago. Auto-stoppeurs, ils atteignent Valparaiso, puis Chuquimata, les mines monumentales de cuivre, propriété des Nord-Américains. Révélation de l’injustice, de l’exploitation des mineurs issus du peuple arauco: «par un tour de passe- passe qui échappe aux Indiens, explique Alberto, leur terre rouge se transforme en billets verts».
Granado et Guevara passent au Pérou, travaillent en Amazonie dans une léproserie où Guevara, qui n’a pas encore ses diplômes, se révèle un médecin dévoué à ses malades indiens. Ils vont ensuite au Venezuela et se séparent. Granado reste sur place (il rejoindra le Che à Cuba et y vit aujourd’hui), son ami repart à Buenos Aires finir ses études.
Dans sa préface au Journal de Bolivie, Maspéro cite ce que le Che dit, en 1960, de cette expérience: «A cause des conditions dans lesquelles je voyageais, j’étais en contact étroit avec la pauvreté, la faim et la maladie. J’ai découvert qu’il était impossible de guérir des enfants malades à cause du manque de moyens, et j’ai vu la dégradation due à la sous-nutrition et à la répression constante.»
En 1953, médecin diplômé, Ernesto reprend la route. Au même moment, à Cuba, «un leader estudiantin répondant au nom de Fidel Castro a attaqué une caserne, la Moncada, dans l’est du pays, près de Santiago» (Cormier). Guevara arrive au Guatemala, que préside le général Arbenz, un progressiste modéré. Il rencontre Hilda, exilée, militante d’un mouvement de gauche péruvien. Il l’aime, elle lui fait découvrir les oeuvres de Lénine, Trotski et Mao. Le ciel se couvre: les Américains jouent des biceps et une intervention militaire installe un régime soumis à leurs exigences. Ernesto participe à la résistance, puis fuit avec Hilda au Mexique. Ils se marient et ont une fille. Hilda est morte dans les années 70, sa fille le 21 août dernier, à La Havane.
Goethe et Castro Le 9 juillet 1955, à Mexico, Ernesto Guevara rencontre Fidel Castro. Le Cubain, raconte Cormier, est un «gaillard de près d’un mètre quatre-vingt-dix, la trentaine, impressionnant de force, le cheveu très noir, brillant et ondulé”» L’Argentin a 27 ans, il est plus petit, un mètre soixante-treize. Ils deviennent amis. Castro cherche un médecin pour le groupe de révolutionnaires qu’il commande et qu’il veut débarquer dans son île pour combattre le dictateur Fulgencio Batista. «Guevara s’enrôle et désormais il est le Che, surnom que l’on donne aux Argentins dans toute l’Amérique espagnole.» (Maspéro) Commence une épopée militaire que Cormier nous conte trop longuement: 120 pages, pas un fait d’armes négligé, pas un tir de mortier passé sous silence, la politique trop oubliée. On en retiendra que les premiers pas de l’insurrection castriste sont lamentables, le débarquement ridicule, les accrochages avec l’armée régulière défavorables. La petite troupe de survivants s’accroche à la sierra Maestra, apprend son métier, noue des liens avec les paysans, avec le peuple. Guevara abandonne sa vocation de médecin et devient un dirigeant, un «artiste» de la guérilla et un homme dur, exigeant avec lui-même et avec les autres. Lecteur toujours inlassable, le soir lors des haltes, alors que les autres dorment ou jouent aux cartes, il dévore Goethe.
Fin 1958, il est fait commandant, le grade le plus haut dans la Sierra. C’est lui qui lance l’offensive sur La Havane, livre la bataille décisive de Santa Clara. Batista en déroute, le Parti communiste cubain, jusque-là réticent, se rallie. Un gouvernement «démocratique» et modéré est mis en place et dure ce que dure ce genre de fiction: quelques mois.
Les Américains ne voient pas d’un bon oeil les réformes entreprises par les nouveaux leaders et multiplient les mesures de rétorsion. «Le gouvernement cubain de l’époque ne souhaitait pas rompre avec les Etats-Unis», dit l’économiste français Charles Bettelheim à Cormier. «Il voulait simplement des rapports basés sur le respect mutuel.» Comme les «Yankis» n’en ont cure, le régime se radicalise. S’ébauche alors un rapprochement avec les Soviétiques. Qu’accentue le débarquement anticastriste désastreux de la baie des Cochons, mis au point en 1961 par John Kennedy. A l’origine, Castro ne se veut pas communiste. Le Che, lui, se dit marxiste, mais dans une conception originale qui ne ressemble pas à celle des Soviétiques. En 1962, son pays dépendant de plus en plus de l’aide soviétique, Castro proclamera: «Je suis marxiste léniniste!»
En 1961, Guevara accède aux plus hautes responsabilités économiques. On connaît l’anecdote: dans une réunion de dirigeants, on demande: «Y a-t-il un économiste dans la salle?» Il lève la main, ayant entendu «y a-t-il un communiste dans la salle?». Le voici à la tête de la banque nationale. Et, en 1963, ministre de l’Industrie. Il s’attaque à une tâche immense: la rupture non seulement avec les rapports économiques capitalistes, mais aussi avec ceux qui sont pratiqués dans les pays du bloc communiste. Il est contre la loi du marché, contre les stimulants matériels dont on parle alors tant dans les pays de l’Est européen parce que, dit-il, ils privilégient l’égoïsme, l’intérêt privé. Il leur préfère les stimulants moraux. Mais comme il n’est pas sûr de lui, il demande leur avis à des experts de gauche.
Dans le livre de Cormier, Charles Bettelheim, alors consulté, affirme que «compter en priorité sur les stimulants moraux n’a pas d’effets bénéfiques sur la production.» Dans Cuba est-il socialiste?, excellent livre publié en 1970 (4), René Dumont, agronome et futur père de l’écologie de gauche en France, invité lui aussi à cette époque par les Cubains, déplore que Guevara n’ait pas adapté l’économie «aux hommes tels qu’ils sont, c’est-à-dire imparfaits». Castro, remarque Maspéro, ne s’en mêle pas, «la conception d’une gestion centralisée de l’île n’est pas pour lui déplaire, puisqu’elle l’arme d’un pouvoir absolu, même si le Che la conditionne à un contrôle étroit des travailleurs, dont on connaît le sort dans le système soviétique». D’autres, des responsables cubains et des experts internationaux, polémiquent avec l’Argentin. Leur répond un spécialiste auquel le Che a fait appel, le trotskiste Ernest Mandel (disparu cet été): «Laisser guider les investissements par la loi de la valeur serait conserver pour l’essentiel la structure économique déséquilibrée héritée du capitalisme.»
«Deux, trois, quatre, Viêt-nam»
L’audace est dans la réponse de Mandel, mais aussi dans le fait que Guevara a sollicité un leader de la IVe Internationale. A cette époque, les trotskistes sont toujours considérés comme des hérétiques dangereux par le «mouvement communiste international». En faisant appel à l’un d’eux, et pas au moindre, le Che fait preuve d’une belle indépendance. Qui n’empêche pas la presse américaine d’en faire un agent soviétique.
Son combat n’est pas qu’intérieur. A New York, aux Nations unies, il s’en prend aux relations de l’URSS avec les pays du tiers monde. En février 1965, à Alger, il remet en cause la participation du bloc de l’Est à «l’échange inégal» qui appauvrit et subordonne les pays du tiers monde. Scandale! De retour à La Havanne, il est accueilli par Castro, son ami mais aussi l’allié des Russes. Les deux hommes s’isolent deux jours avec le président de la République cubaine, Oswaldo Dorticos. Maspéro: «On ne saura probablement jamais ce qu’ils se sont dit” Dorticos s’est suicidé quelques années plus tard” Un suicide que l’on a présenté à Cuba comme consécutif à un surmenage, explication habituelle de tous les suicides politiques.»
A l’issue de ce tête-à-tête, Che Guevara quitte Cuba, sa seconde épouse Aleida, leurs quatre enfants. Et le PC cubain, auquel il écrit: «Je renonce officiellement à mes responsabilités à la direction du Parti, à mon poste de ministre, à mon grade de commandant, à ma condition de cubain. Plus rien ne me rattache légalement à Cuba, seulement des liens d’une autre espèce, qui, contrairement aux postes officiels, ne peuvent être cassés”» Il laisse aussi un testament politique, le Socialisme et l’homme à Cuba: «” Pour construire le communisme, il faut changer l’homme en même temps que la base économique”» Remarque de Maspéro: «Texte redoutable où l’on lit davantage la volonté d’instaurer la cité de Dieu augustinienne sur terre qu’une simple société plus juste.» Guevara laisse un autre texte où il prône l’insurrection partout où les intérêts de l’impérialisme peuvent être mis en cause, et la constitution de «deux, trois, quatre Viêt-nam».
L’année 1965 sera celle où, comme le dit le titre du livre de Paco Ignacio Taibo II consacré à cet épisode, le Che n’est nulle part. C’est à dire potentiellement partout. Les journaux américains et européens rivalisent de hardiesse dans les hypothèses. On l’annonce en Colombie, au Pérou, au Viêt-nam, en Argentine et même dans une clinique psychiatrique à Mexico. On évoque son assassinat par Castro. «La plus surprenante (des nouvelles) était peut-être celle qui le donnait pour mort et enterré dans les sous sols d’une usine de Las Vegas, capitale mondiale du jeu. L’information ne précisait pas la manière dont il était arrivé là, qui l’avait tué ni de quelle usine il s’agissait.» (Taibo II) Les déconvenues du Congo En fait, Guevara est au Congo ex-belge pour y mener une guérilla avec les amis de Patrice Lumumba, assassiné quelques années plus tôt. Pour y appliquer sa théorie politique (5). Cette expédition peu glorieuse (6), Paco Ignacio II la raconte dans un livre qui n’est pas vraiment le Journal inédit du Che annoncé par le bandeau, mais une bonne enquête mêlant éléments sélectionnés de ce journal et interviews de témoins. On y voit Che déterminé, confronté à des événements qui le dépassent. Il est parti en Afrique convaincu que les Cubains et les Africains ont des mentalités proches, il est ébahi par les croyances des combattants, l’usage de la «Dawa», «protection magique contre les balles”», mais qui ne fonctionne pas contre les avions. Quelques mois de déconvenues, et la guérilla est démantelée. Son chef revient à Cuba. Pour peu de temps.
L’Amérique latine, dont la plupart des pays sont alors dominés par des dictatures soumises aux USA, reste l’objectif prioritaire des exportateurs de la révolution cubaine. A l’automne 1966, Guevara entre sous un faux nom dans la Bolivie du général Barrientos. Pendant cette campagne, il tient encore un journal. Chaque jour, il couche sur le papier quelques phrases synthétiques, devenues aujourd’hui le témoignage hiératique de l’échec d’une campagne qui se termine dans l’isolement total (7). Et la mort, à 39 ans. Il faut lire ce journal avec, en contrechamp, les Survivants du Che de Dariel Alarcon dit Benigno, compagnon du Che depuis la Sierra Maestra, et Mariano Rodriguez, journaliste cubain. Y est retracée la survie de six des membres de la guérilla à n’être pas tombés aux mains de l’armée bolivienne” Cormier, lyrique, écrit: «Si, le 9 octobre 1967, la vie réelle du Che prend fin, une autre vie posthume y prend naissance pour lui, et celle-là n’est pas près de se terminer.» La formule ressemble aux slogans du régime cubain, du genre: «Le Che est immortel.» On peut préférer l’attitude critique de Maspéro, qui fait deux remarques. Que ce soit sciemment ou par incurie, les Cubains n’ont rien fait pour sauver le Che du guêpier bolivien, ils l’«ont laissé seul face à la mort». Et s’il est vrai que le PC bolivien n’a pas été plus brillant, cette trahison était plus prévisible. «N’est-elle pas la traduction d’une politique qui est à l’époque [celle de] tous les partis communistes d’Amérique latine: l’obédience à la ligne soviétique implique ["] de ne pas gêner la “coexistence pacifique?»
Ce point de vue en rappelle un autre, publié en octobre 1967 (le mois même de l’assasinat du Che), dans l’Internationale situationniste: «Plus importante nous semble la critique de Guevara, parce qu’enracinée dans des luttes authentiques. Mais elle pêche par un défaut. Le Che, tel Epiménide, semble avoir dormi pendant ce dernier demi-siècle pour croire qu’il y a encore un camp “progressiste et que celui-ci est étrangement “défaillant. Ce bureaucratique et romantique révolutionnaire ne voit ainsi dans l’impérialisme que le stade suprême du capitalisme, en lutte contre une société qui est socialiste même si elle a des défauts” Ni la conscience vertueuse, ni la bureaucratie ne sont capables de voir l’unité profonde du monde actuel.».
Edouard Waintrop
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1) Dont un de Luis Puenzo, le réalisateur de l’Histoire officielle, sur le Che jeune, une sorte de Sur la route latino; un documentaire sur la Bolivie. Il y avait déjà eu le film de Richard Dindo produit par Arte. Dans un autre film qui vient de sortir, Jusqu’au bout de la nuit, Gérard Blain déclare que le Che est oublié.
2) On en annonce une autre, de Pierre Kalfon.
3) Ernesto Guevara et Alberto Granado, Latino Americana, journal de voyage, Austral.
4) Le Seuil.
5) Constituer un foyer de guérilla adapté aux conditions locales, puis étendre le soulèvement à tout un pays. Le recours à la guérilla n’est cependant nécessaire que «quand toutes les voies légales ont été épuisées» (Guevara).
6) Qui n’est pas le terrorisme dont Guevara disait qu’il «est une forme négative qui ne produit en aucune manière les effets recherchés et qui peut inciter un peuple à réagir contre un mouvement révolutionnaire déterminé».
7) Sur ce sujet, lire aussi la Guérilla du Che (Seuil) de Regis Debray, acteur important et courageux de cet épisode.
Edouard WAINTROP Ernesto Che Guevara, JOURNAL DE BOLIVIE, traduit de l’espagnol par France Binard et Fanchita Gonzalez Battle, préface de François Maspéro. La Découverte, 312 pp., 120 F. Jean Cormier, CHE GUEVARA, Editions du Rocher, 450 pp., 139 F. Dariel Alarcon Ramirez, dit Benigno, et Mariano Rodriguez, LES SURVIVANTS DU CHE, traduit par Denise Laroutis. Editions du Rocher, 230 pp., 129 F. Paco Ignacio Taibo II, L’ANNÉE OÙ NOUS N’ÉTIONS NULLE PART, traduit par Mara Hernandez et René Solis. Metailié, 280 pp., 120 F.