Crise humanitaire et répressive au Venezuela. Campagne anarchiste internationale
Par Anarchistes en Solidarité avec le Venezuela
On ne peut taire plus longtemps la très grave crise humanitaire, politique et sociale qui dévaste le Vénézuela. Quiconque a vu les flots de famille parcourant à pied l’Amérique latine,en traînant leurs quelques effets personnels, ne peut nier l’évidence. Pas quand presque trois millions de familles ont entrepris ce long chemin, peut-être sans retour. Les enfants qui traversent la frontière avec leurs parents, à pied à travers la cordillère colombienne ou la jungle brésilienne, ne peuvent parler de politique. Ils parlent de faim et de manque de produits de première nécessité.
Pendant ce temps, la répression étatique grandit. Soutenu par le faux dilemme « révolution » ou opposition de droite, le gouvernement de Nicolas Maduro s’accroche au pouvoir. Ce qui l’arrange, c’est de réduire toute critique à une colère d’enfant des candidats à la gestion néolibérale du pays. C’est pourquoi il ne peut tolérer l’existence d’une opposition venant des secteurs vraiment révolutionnaires, ouvriers, syndicalistes, indigènes, etc. Il est vrai que cela fait longtemps qu’il répond à balles réelles à toute manifestation antigouvernementale. Et qu’il a poursuivi avec acharnement, arrêté et parfois exécuté sans procès de nombreux syndicalistes et militants ouvriers, des activistes indigènes, des défenseurs des droits humains.
Les porte-paroles du gouvernement insistent pour dire que toute critique à leur action est “impérialiste » et « de droite » L’opposition de droite en est ravie parce que cela revient à la présenter comme la seule alternative. Ces rhétoriques s’alimentent mutuellement. De cette façon perverse, ceux qui veulent justifier le gouvernement vénézuélien, en dépit de l’indéniable crise humanitaire, jouent justement le jeu des néolibéraux, candidats à la répression du peuple.
Il fait éviter ce piège, ne pas se laisser enfermer par cette bipolarité. Il faut entreprendre la construction d’une véritable alternative, ouvrière, syndicale, LGTB…et surtout libre.
Qui sommes-nous?
Nous sommes quelques camarades anarchistes de diverses parties de la planète qui sommes en train de travailler pour mettre en route un fond de soutien aux libertaires du Venezuela face à la grave crise alimentaire et la répression qui sévissent dans le pays.
Pourquoi des individuels et pas des organisations ?
Parce que nous pensons que le processus politique vénézuélien a généré un tas de querelles qui ne permettent pas de trouver des accords ni le consensus suffisant pour apporter un soutien en tant qu’organisations. De cette façon, les personnes le souhaitant, peuvent exprimer leur solidarité de façon directe aux anarchistes qui résistent dans le pays.
Comment puis-je aider?
Tu peux collaborer de plusieurs façons :
1. En partageant ce message avec tes contacts et en les encourageant à participer.
2. En traduisant les documents que nous produirons.
3. En versant au Fond Solidaire pour les anarchistes du Venezuela qui décideront de l’usage : a) syndicalistes en prison, b) achats d’aliments pour ouvrier.e.s en grève, achat de médicaments pour femmes enceintes, enfants et personnes âgées, indigènes, personnes trans sans domicile.
Qui se charge du Fond Solidaire ?
L’initiative part d’individuels libertaires en plusieurs endroits de la planète. La gestion en revient exclusivement aux compagnes et compagnons vénézuéliens qui décideront, en fonction des besoins de terrain, la distribution des fonds entre les colectifs sus-mentionnés. On a déjà fait une première collecte de ressources, pour avoir de quoi démarrer et nous avons à présent l’intention de garantir une somme mensuelle pour soutenir le fond. Nous aurons recours à cet effet à la plateforme Patreon.
Quelle sera la responsabilité des anarchistes vénézuélien.ne.s ?
En plus de faire parvenir les aide du Fond Solidaire aux colectifs sus-mentionnés, ils s’engagent à informer des activités qu’ils mèneront et de faire un suivi cas par cas. Ils présenteront et rendront compte de l’aide reçue à toutes les personnes le souhaitant et rendront publics les comptes aux sponsors.
Comment ça marche ? Que dois-je faire ?
Nous avons décidé de passer par Patreon, une plataforme numérique de mécénat, pour garantir des apports réguliers qui maintiennent le fond en vie. Ainsi, qui voudra devenir sponsor peut fixer une somme de son choix, même faible et sans engagement, qui sera débitée chaque mois de son compte et sera virée au fond solidaire.
Pour participer, tu n’as qu’à aller sur https://www.patreon.com, clique sur Sign up (en haut à gauche) et suivre les instructions pour créer un compte usager. Dans le processus on ajoute une adresse mail et une carte bancaire. Ensuite, quand on démarre une séance, on cherche le profilEspacio Contracultural y Autogestionado La Libertaria sur https://www.patreon.com/lalibertaria. Avec le bouton rouge à droite, Become a Patron, tu peux choisir l’un des niveaux proposés ou bien tu sélectionnes Make a Custom Pledge pour fixer la somme que tu vas apporter chaque mois au fond depuis 1 dollar et sans limite supérieure. Il n’y a pas de petite aide, la solidarité est toujours une somme d’aides.
Que recevrai-je en échange ?
Pour te remercier de ta solidarité, les anarchistes du Venezuela enverront :
- le journal numérique d’ Indymedia Venezuela: Codo(A)Codo
- L’édition numérique de la brochure Hommage à Nerio Casoni : La Elegancia de la Acción Directa, (compilation d’artículos sur l’Amérique latine et autres sujets).
- Des notes de presse et des photos de chaque activité réalisée
- Du café bio produit au Centro de Cultura La Libertaria.
- La satisfaction de l’entraide est aussi comprise, même si elle n’arrive pas par mail.
J’ai encore des doutes, le fonctionnement ne me paraît pas encore assez clair ou je veux m’informer sur un problème.
L’adresse apoyomutuovenezuela@tutanota.com a été créée exclusivement pour répondre à ces doutes. Ecris tes questions ou suggestions librement et nous y répondrons au plus vite. De la part des compagnes et compagnons libertaires qui souffrent la réression, la vie chère ou le manque d’approvisionnement, qui essayent de garder la flamme d’un véritable esprit révolutionnaire, indépendant et indomptable, merci de tout coeur !
(Traduit par Monica Jornet, équipe Rint à la demande du Comité de rédaction du Monde libertaire)