Nov
23
Un centre social et une librairie anarchiste à La Havane
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Le développement de centres sociaux et de librairies anarchistes un peu partout dans le monde est assez courant. Pour la pollinisation des idées et des pratiques anarchistes, des lieux comme cela sont apparus sur tous les continents depuis le tout début du mouvement. Il serait trop long de tenter d’en établir aujourd’hui une liste. Au centre-ville de Chicoutimi, le Collectif anarchiste Emma Goldman en a tenu un en 2016-2017, l’Espace Social Libre. L’inauguration d’un tel centre social sur l’île de Cuba passe encore moins inaperçue. Aux prises avec le régime autoritaire castriste, issu d’une révolution tronquée et trahie par les sbires de Castro, le mouvement anarchiste cubain fait sa réapparition après des années de clandestinité et de répression. Nous espérons le succès de cette nouvelle expérience, notamment portée par les camarades de l’Atelier libertaire Alfredo López (voir entrevues I et II).
Traduction d’un article du site états-unien It’s going down : Le 5 mai dernier, une nouvelle étape dans le processus militant d’un groupe anarchiste cubain a été franchie avec l’ouverture de l’ABRA : Centre social et Bibliothèque libertaire.
Cette initiative de l’Atelier libertaire Alfredo López*, avec l’implication concrète et vitale de groupes aux visées similaires comme l’Observatoire Critique Cubain, les Guardabosques et certaines autres initiatives personnelles, participe activement à la construction d’un espace autonome et durable dans le Cuba d’aujourd’hui.
Cette initiative de l’Atelier libertaire Alfredo López*, avec l’implication concrète et vitale de groupes aux visées similaires comme l’Observatoire Critique Cubain, les Guardabosques et certaines autres initiatives personnelles, participe activement à la construction d’un espace autonome et durable dans le Cuba d’aujourd’hui.
C’est un espace qui promeut des expériences et des pratiques, indépendamment de tout gouvernement étranger ou national, ou des institutions qui les représentent, et qui est basé sur les capacités de ceux et celles qui y sont impliqué-e-s. L’ABRA insistera sur une pratique qui préfigure le type de socialité dont nous rêvons et qui est en relation harmonieuse avec l’environnement, ce qui se traduira par une consommation minimale et un maximum de solutions non polluantes.
Cette nouvelle initiative est par essence anticapitaliste, car le capitalisme produit un type de rapport entre les gens basé sur l’utilitarisme, la domination, la compétition, le profit… toutes des bases contraires à la socialité dans laquelle nous souhaitons vivre. Le capitalisme est soutenu par les États, les compagnies et les multinationales qui dominent et détruisent le monde et notre pays. Pour cette raison, l’ABRA se positionne aux antipodes du capitalisme.
D’un autre côté, la libération est impossible sans implication dans la communauté. Voilà pourquoi l’ABRA se liera organiquement à la communauté, sans jamais être indifférent aux oppressions qui y sont vécues, ni aux victoires qui y sont gagnées. De même façon, l’ABRA sera impliqué dans les dynamiques de résistance et de création d’autres groupes et projets aux visées similaires, auxquels nous offrirons un espace dans notre centre. L’ABRA a pour mission d’offrir un espace pour tous les réseaux, personnes et groupes de différentes affinités qui n’entrent pas dans le cadre étroit de la dualité gouvernement-opposition, et qui abordent les diverses questions de la vie quotidienne et formes de création dans toutes les sphères de la réalité.
Cet espace est en vive opposition à la discrimination basée sur la race, l’origine ethnique, le genre, la sexualité, l’orientation sexuelle, l’identité de genre, la provenance territoriale, le niveau d’éducation, le statut économique ou toute autre forme de domination qui va à l’encontre de la dignité des personnes. Elle reconnaît également la pluralité des idées (politique, idéologique, morale, etc.), sans toutefois renoncer à véhiculer la sienne.
L’ABRA est ouvert comme un endroit de socialisation, au beau milieu d’une ville mercantilisée et surveillée, et offre un espace pour la contreinformation, l’autoformation, la célébration, les rencontres tant au niveau local, national et international ; afin d’encourager le développement du précaire milieu autonome et contreculturel qui existe à La Havane et à Cuba.
Le Centre social est conçu comme un espace de communication sociale horizontale pour donner une voix aux expériences nationales et internationales qui ne répondent pas aux intérêts des institutions hégémoniques. Le Centre offrira une voix aux personnes impliqué-e-s dans les perspectives antiautoritaires et émancipatrices que nous souhaitons soutenir.
Il n’y a pas de place pour la contradiction entre les moyens et les fins dans notre espace, mais il y en a pour l’horizontalité, la liberté personnelle et l’engagement par l’implication directe.
D’un autre côté, la libération est impossible sans implication dans la communauté. Voilà pourquoi l’ABRA se liera organiquement à la communauté, sans jamais être indifférent aux oppressions qui y sont vécues, ni aux victoires qui y sont gagnées. De même façon, l’ABRA sera impliqué dans les dynamiques de résistance et de création d’autres groupes et projets aux visées similaires, auxquels nous offrirons un espace dans notre centre. L’ABRA a pour mission d’offrir un espace pour tous les réseaux, personnes et groupes de différentes affinités qui n’entrent pas dans le cadre étroit de la dualité gouvernement-opposition, et qui abordent les diverses questions de la vie quotidienne et formes de création dans toutes les sphères de la réalité.
Cet espace est en vive opposition à la discrimination basée sur la race, l’origine ethnique, le genre, la sexualité, l’orientation sexuelle, l’identité de genre, la provenance territoriale, le niveau d’éducation, le statut économique ou toute autre forme de domination qui va à l’encontre de la dignité des personnes. Elle reconnaît également la pluralité des idées (politique, idéologique, morale, etc.), sans toutefois renoncer à véhiculer la sienne.
L’ABRA est ouvert comme un endroit de socialisation, au beau milieu d’une ville mercantilisée et surveillée, et offre un espace pour la contreinformation, l’autoformation, la célébration, les rencontres tant au niveau local, national et international ; afin d’encourager le développement du précaire milieu autonome et contreculturel qui existe à La Havane et à Cuba.
Le Centre social est conçu comme un espace de communication sociale horizontale pour donner une voix aux expériences nationales et internationales qui ne répondent pas aux intérêts des institutions hégémoniques. Le Centre offrira une voix aux personnes impliqué-e-s dans les perspectives antiautoritaires et émancipatrices que nous souhaitons soutenir.
Il n’y a pas de place pour la contradiction entre les moyens et les fins dans notre espace, mais il y en a pour l’horizontalité, la liberté personnelle et l’engagement par l’implication directe.
Anonyme
Traduction du Blogue du Collectif Emma Goldman
* Atelier libertaire Alfredo López : Initiative anarchiste, antiautoritaire et anticapitaliste qui a émergé en 2012, membre de la Fédération Anarchiste des Caraïbes et de l’Amérique centrale.
** Les Guardabosques sont un projet de promotion d’actions en faveur de l’environnement avec une perspective écologique forte.