Internet à Cuba entre magie et mondialisation
Souvent, pour une bonne partie des Cubains, Internet est seulement un grand sac. Grand sac, où pour ceux qui le connaissent, se trouve beaucoup de choses et parfois plus encore. De toute façon, se rendre compte des modes d’utilisation, des possibilités, de l’accès réel et autre savoirs nécessaires pour connaître la toile est beaucoup plus compliqué dans une île à la connection satellitaire précaire. Le blocus économique, commercial et financier imposé par les Etats-Unis coupe l’usage aux multiples fibres optiques qui passent à proximité du territoire. Ainsi, Internet est encore loin d’être une fenêtre pour tous, bien que sur tous les centres de travail et d’études, des ordinateurs existent et représentent la voie la plus commune d’accès au réseau mondial.
Avec seulement 56 kb de connection via modem, Cuba tente tous les jours de ne pas rester en marge des changements qui se produisent à travers de ce réseau d’informations. Et ce n’est pas une tache facile avec des capacités technologiques limités et une attente au début d’exploitation d’un cable de fibres optique sous-marin unissant Cuba au Venezuela et qui devait, dès le début 2011, améliorerla situation. Mais malgré, ces irrégularités et le limogage de deux ministres de l’information et des télécommunications, responsables de cette tache, on ne sait rien sur ce cable. De fait dans une interview récente d’un correspondant de la BBC à La Havane des administrateurs de “Joven Cuba”, un blog cubain créé dans la province de Matanzas, ses administrateurs ont commenté “qu’avant, ils savaient que la connection était lente via satellite, aujourd’hui avec l’arrivée du cable, qui fut annoncé avec fanfare, on ne sait pas ce qui se passe”.
Internet à Cuba: les chiffres
Selon Internet World Sats (IWS), l’archipel, avec un peu plus de 11 millions d’habitants à un taux d’accès à Internet pour la population de 14,5 pour cent, qui situe Cuba très loin de l’Argentine (66%) et devant le Nicaragua et le Honduras avec respectivement 10,6% et 11,8% pour cent. De toute manière, Cuba a un des taux les plus bas d’Amérique Latine. Selon la même source, actualisée en juin 2011, Cuba a 1,6 millions d’internautes et bien que cela ne soit pas spécifié, car ce n’est pas l’objectif, la majorité de ces internautes entre en accès à travers centres de travail et d’études. Il ne faut pas oublier que le gouvernement a donné la priorité à un usage social d’Internet et cela est la raison justifiant qu’il n’existe pas de service particulier pour Internet et seuls peuvent avoir accès au net à domicile, les étrangers en faisant la demande et un groupe réduit de personnes tels que les intellectuels, journalistes, scientifiques, certains fonctionnaires gouvernementaux.
Bien que depuis 2009, fut autorisé l’usage légal du net pour n’importe quel Cubain, les tarifs des cybercafés et des centres internet dans les hôtels sont très élevés. Une heure de connection coûte sept CUC (environ cinq euros) un peu plus du tiers du salaire minimum cubain et supérieur au tarif de n’importe quel autre pays. En accord avec les données de l’Office National des Statistiques (ONE) de la fin de 2010, 16% pour cent des Cubains utilisant les services d’Internet en se connectant au réseau domicile permettant de lire les mails. De fait, Cuba compte, avec plus de 40 000 professionnels a l’extérieur des frontières prestataires de services de santé, d’éducation et autres secteurs et il est logique que le courrier électronique soit une autre des fenêtres pour ceux qui représentent le plus les Cubains dans le monde de la toile, bien qu’ils ne le savent pas toujours. Il est clair que ce groupe n’est pas le seul.
Selon la ONE en 2010, il y avait 159 utilisateurs d’Internet pour 1000 habitants, peut-être que pour 2011 on pourra comptabiliser un léger changement mais la majorité des experts pointe que les données devraient se maintenir au même niveau.
Une nouvelle alphabétisation pour Cuba
Pour les Cubains, le développement et l’utilisation d’Internet qui a été peut-être plus une curiosité qu’une nécessité concrête, s’est converti en revendication. Cependant, souvent, ils recherchent des voies alternatives de connections à travers le marché noir. Un récent rapport de la BBC, donne l’exemple d’un père de famille cubain qui avait accès à Internet à son travail mais qui payait tous les mois 40 CUC (36 euros) pour que son fils puisse avoir accès au réseau sur son lieu de vie, bien que cela soit illégal. Récemment le gouvernement a réalisé une action pour essayer de démenteler les réseaux de prestataires de services de téléphonie et d’Internet. Cependant, le marché noir est un monstre difficile à maîtriser en temps de manque. D’autre part, au sein de ce qui existe déjà, il est toujours possible de trouver quelqu’un capable de rendre le service de faire passer un mail à la famille, à l’ami ou à celui tentant de trouver les éléments de recherche pour le travail scolaire de l’enfant.
La nécessité de l’information par voies non traditionnelles est un autre des usages récents du réseau. Avec des moyens de communication qui paraissent de faible crédibilité, les Cubains cherchent d’autres sources pour se renseigner, incluant ce qui se passe autour d’eux. Souvent, ils “consomment” de l’information pas fiable… Mais comme ils le lisent sur Internet…”radio bemba” se charge d’ébruiter tout ce qui se passe dans l’île. Souvent, les autorités voient le net comme un danger, bien que l’opposition interne, minorité, utilise ce thème pour ses attaques.
Dans l’article “journalisme à l’ère digitale”, la professeure d’Université, Milena Recio, assure que dans le cas de Cuba il est “inévitable qu’une autre alphabétisation est en marche, cette fois pour s’intégrer pleinement dans le nouveau cycle technoculturel ouvert par les moyens de communication et d’information digitaux”. A ces niveaux, “il n’existe pas d’analphabète digital complet mais il ne s’agit pas non plus de compter un équipement complet -le pays a investit beaucoup d’argent pour dôter le pays en ordinateurs et équiper les “Joven Club”, “Clubs de jeunes”, en moyens informatique-, mais d’enseigner l’usage des modes d’usage du système, des logiciels de traitement de texte ou d’images ou à trouver des données dans les encyclopédies interactives.
“L’usage des Nouvelles Technologies de l’Information et de Communication (TIC) peu être particulièrement médiocre quand il tend à reproduire, machinalement, les formes de relations avec les technologies précédentes, sans connaître les applications pour les nouvelles fonctions, des usages et de ses logiques.”,explique l’auteure, qui soutien que ce thème à Cuba est aussi urgent que certains problèmes structurels que peuvent connaître les campagnes.
Les bits: un style dans l’air du temps
Avec la faille digitale, Cuba n’a pas les moyens réels de rentrer dans une époque marquée par l’enchère “des bits”, et cela se marque encore plus à chaque fois que la communication passe par des canaux de plus en plus distincts que les traditionnels. Les notions distinctes de temps et d’espace avec l’usage d’Internet deviennent de plus en plus compliquées, incluant, le peu probable contrôle absolu de l’information. Bien que les choses avancent, très lentement, -comme la connectivité- les usages les plus divers d’Internet se font tout de même, les cubains cherchent les moyens d’être plus actifs sur la toile. Bien que les statistiques ne mentionnent pas la participation des internautes de l’île dans les réseaux sociaux comme Facebook ou Twitter, (cette catégorie est vide dans les statistiques par pays de la IWS), il est sûr que, malgré les limitations, dans ces réseaux, existent des voix insulaires.
Bien que la sélection de contenus soit modérée par le manque de connaissances des possibilités impressionnantes d’Internet, la stratégie pour son usage le plus cohérent et étendu est toujours LE DIVERTISSEMENT. En théorie, Cuba va de l’avant mais il manque toujours cette disponibilité de connection, vitesse et beaucoup de pratique.
Habana XXI